Culte du dimanche 03 octobre 2021 – Plusieurs dons mais un seul Esprit
Frères et sœurs,
Pour le premier culte que je fais en chair et en os au milieu de vous, je voulais méditer sur un texte fort connu de la première épitre de Paul aux Corinthiens au chapitre 12, les versets 4 à 11 :
4Il y a diverses sortes de dons spirituels, mais c’est le même Esprit qui les accorde.
5Il y a diverses façons de servir, mais c’est le même Seigneur que l’on sert.
6Il y a diverses façons d’agir, mais c’est le même Dieu qui opère tout en tous.
7En chacun l’Esprit saint se manifeste par un don pour le bien de tous.
8L’Esprit donne à l’un de parler selon la sagesse, et à un autre le même Esprit donne de parler selon la connaissance.
9Ce seul et même Esprit donne à l’un la foi et à un autre le pouvoir de guérir les malades.
10L’Esprit accorde à l’un d’accomplir des miracles, à un autre le don de transmettre des messages reçus de la part de Dieu, à un autre encore la capacité de distinguer les faux esprits du véritable Esprit. À l’un il donne la possibilité de parler en des langues inconnues et à un autre la capacité d’interpréter ces langues.
11C’est le seul et même Esprit qui produit tout cela ; il accorde à chaque personne un don différent, comme il le veut
Nous savons que les chrétiens de la cité cosmopolite de Corinthe vivaient une sorte de diversité brouillonne. Plusieurs se disputaient pour savoir qui était le meilleur croyant, celui qui avait l’esprit le plus performant. Paul essaye dans ses lettres aux Corinthiens de combattre cet esprit de concurrence qui fait du tort à l’Evangile et qui empêche une belle unité autour de la figure du Christ. Mais dit Paul, cette unité ne signifie pas uniformité car : « Il y a diversité des dons mais c’est le même Esprit ». La diversité peut être un risque grave : chacun parle et agit au nom de sa propre inspiration, de ses propres valeurs, de sa propre conception du monde et de la vie. Quand ce n’est pas au nom de ses propres intérêts, de ses propres instincts. Là où la diversité devient synonyme de chaos. Là où chacun peut dire : je fais ceci parce j’en ai envie, tant pis pour vous, sortez de mon chemin !
Ecoutons alors une nouvelle fois la Bonne Nouvelle prêchée par Paul : « Il y a diversité des donc mais c’est le même Esprit ».
Aujourd’hui alors que je commence un nouveau ministère au milieu de vous, je voudrai vous dire que Dieu nous fait un cadeau extraordinaire en nous donnant l’Eglise. C’est un lieu où il n’y a que des pêcheurs, que des femmes et des hommes qui savent avec réalisme de quel bien et de quel mal ils sont capables. Il n’y a que des gens qui savent qu’ils sont aussi mauvais que leurs voisins, et que leurs voisins sont aussi bon qu’eux-mêmes. Ça c’est une grande force ! Parce que lorsque l’on sait cela, on peut faire des choses ensemble. L’Eglise n’est pas un lieu de repli, nous n’avons pas à craindre le « communautarisme » comme on le dit aujourd’hui. L’Eglise c’est un lieu d’entraînement qui n’a pas de frontière, qui est ouvert.
Dans l’Eglise, parce que tout le monde se sait enfant plus ou moins turbulent du même Père, on peut arriver à se dire que, oui, si l’autre n’est pas comme moi, ne vit pas comme moi, ne croit pas comme moi, peut-être est-il animé du même esprit que moi ?
Vous savez que pour les protestants, il y a Eglise que lorsque l’assemblée est réunie, c’est la communauté des frères et des sœurs qui constituent l’Eglise de Jésus-Christ contrairement à la conception catholique où, l’Eglise est incarné dans la personne du prêtre et de l’évêque. Si un pasteur arrive un dimanche et ne trouve personne, il ne célébrera pas le culte car l’Eglise ne sera pas là. Vous êtes l’Eglise, nous sommes l’Eglise animés de ce même Esprit qui permet de dire que nous sommes frères et sœurs en Christ. Dans l’Eglise la diversité peut se vivre comme complémentarité, comme articulation de dons qui concourent au même but, et que l’autre n’est jamais quelqu’un d’autre qu’un frère ou une sœur, alors comme pouvons-nous l’oublier en passant la porte d’entrée. La paix dans la diversité ça s’appelle l’Eglise.
Alors courage, n’ayons pas peur ! Que nos politiques accomplissent joyeusement leur rôle. Que chacun discerne avec ses frères et sœurs ce à quoi le Seigneur l’appelle, et qu’il aille, où que ce soit.
Quoi que l’avenir nous réserve, notre présent y sera toujours celui du Dieu qui aime les gens.
Eglise de Beyrouth merci de votre accueil enthousiasme qui va droit au cœur de mon épouse et de moi-même. Je suis ému et fier d’être au service de cette Eglise.
Amen
Brice Deymié, Beyrouth le 3 octobre 2021
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