Culte du dimanche des Rameaux
Le Seigneur nous accueille et nous offre toute son attention, car il sait que nous avons besoin de retrouver le calme et la sérénité. Dans l’agitation du quotidien et du monde, nous venons écouter sa Parole, pour y puiser des forces pour aujourd’hui, pour demain et tous les jours à venir. Aujourd’hui en ce dimanche des Rameaux. Jésus a pris résolument la route de Jérusalem, il nous invite à le suivre dans cette montée où il s’offre au monde, avançant dans le sombre passage qui le mène vers sa passion. Et voici que, nos souffrances, nos échecs, nos angoisses ne sont plus des impasses vers les ténèbres, mais un chemin où Jésus nous rejoint pour nous conduire vers la lumière.
Avec les mots du psalmiste prions le Seigneur… Ps 141 Ma voix s’élance vers Dieu. De tout mon cœur, j’en appelle à sa tendresse. Devant Lui je dépose mon tourment. Quand je perds courage, Tu connais ma route. Je crie vers Toi, Seigneur : il ne me reste que Toi sur la terre des vivants ! Ecoute mon tourment ! Défends-moi du mal qui m’accable. Fais-moi sortir de ma prison, je pourrai célébrer ton Nom. En moi, les autres verront la trace de Ton amour.
Et pour que nos cœurs inquiets trouvent leur repos en Dieu, laissons-nous décharger de nos fautes.. Seigneur, nous voici devant toi. Tu es la source de toute vie. Tu connais et tu sais tout ce qui nous habite. Tu es miséricordieux et plein d’amour. Tu remplis nos mains vides, tu guéris nos cœurs incertains, tu fortifies nos pas chancelants. C’est toi qui nous guides et qui nous aimes. Ouvre-nous à ta Parole, donne-nous la joie qui ne s’éteint jamais et fais-nous comprendre que rien ne peut nous séparer de ton Amour..
Jésus entre aujourd’hui à Jérusalem pour célébrer la Pâque. Il désire aussi entrer chez nous pour nous emmener sur son chemin. Jadis, les enfants des Hébreux l’ont accueilli en déposant des vêtements et des rameaux à ses pieds. Ils chantaient : «Hosanna, béni soit celui qui vient au nom du Seigneur!» A notre tour, accueillons-le, comme Celui qui ouvre devant nous un chemin de vie, pour nous comme pour le monde, Oui, Jésus est le chemin, la vérité et la vie. Dieu est amour, fondement et lumière de notre existence. Force qui apaise, qui soulage ceux qui sont épuisés et portent de lourds fardeaux. Il fait de nous une communauté bienfaisante, ainsi nous pouvons vivre dans la confiance mutuelle
Prions pour que nos cœurs trouvent en Dieu leur appui… Seigneur, c’est en ton nom que nous sommes rassemblés alors que nous partageons ensemble ce culte. Tu nous appelles tes enfants et tu nous as donné Jésus, ton Fils bien-aimé, pour qu’il soit notre Sauveur et notre Frère. Il est bon d’être ensemble pour te louer, pour écouter ta Parole, car Tu es la source de notre vie et l’origine de tout. Donne-nous de nous sentir proches les uns des autres, Que ton Esprit éveille en nous à la joie qui ne s’éteint jamais ! Qu’en ce jour des Rameaux, où ton Fils vient à nous dans l’humilité, que partout l’on sache que son règne est une royauté pleine de douceur. Fais-nous la grâce de l’accueillir comme ton envoyé et de nous laisser toucher par cet élan de tendresse qui bouleverse nos vies.
Matthieu 21, 1-11 Quelques jours avant la fête de Pâques, Jésus et ses disciples, approchant de Jérusalem, arrivèrent à Bethphagé, sur les pentes du mont des Oliviers. Alors Jésus envoya deux disciples : “Allez au village qui est en face de vous ; vous trouverez aussitôt une ânesse et un petit âne avec elle. Détachez-les et amenez-les moi. Et si l’on vous dit quelque chose, vous répondrez : “Le Seigneur en a besoin mais il les renverra aussitôt.” Cela s’est passé pour accomplir la parole transmise par le prophète : “Dites à la fille de Sion : Voici ton roi qui vient vers toi, humble, monté sur une ânesse et un petit âne, le petit d’une bête de somme.” Les disciples partirent et firent ce que Jésus leur avait ordonné. Ils amenèrent l’ânesse et son petit âne, disposèrent sur eux leurs manteaux sur le chemin ; d’autres coupaient des branches aux arbres et en jonchaient la route. Les foules qui marchaient devant Jésus et celles qui suivaient criaient : “Hosanna au fils de David ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! Hosanna au plus haut des cieux!” Comme Jésus entrait à Jérusalem, l’agitation gagna toute la ville ; on se demandait : “Qui est cet homme ?” Et les foules répondaient : “C’est le prophète Jésus, de Nazareth en Galilée.”
PREDICATION Cette célébration du dimanche des Rameaux nous le rappelle : c’est un horrible malentendu qui a provoqué la mort de Jésus et donc, qui est à l’origine de l’acte de salut du Christ en notre faveur. Au matin des Rameaux, Jésus entre triomphalement à Jérusalem : il se présente comme le Roi-Messie que tout Israël attendait depuis près de cinq siècles. Les gens ne s’y sont pas trompés, qui l’ont acclamé ce matin-là. Jésus a repris exactement le cérémonial d’investiture qui fut celui de tous les rois d’Israël, depuis David et Salomon, et, pendant cinq siècles, celui de tous leurs successeurs. Ensuite, après la destruction de Jérusalem par Nabuchodonosor, il n’y a plus de rois, mais tout le peuple garde ce désir, entretenu par les Prophètes, d’un Roi-Messie qui reprendrait un jour possession de sa capitale et ferait retrouver au peuple la grandeur d’autrefois, telle qu’elle fut au temps de David et de Salomon. Il y a donc tout cela dans l’esprit des gens qui acclament Jésus au matin des Rameaux. Et en même temps on trouve dans le récit de Matthieu comme une note d’humour : Jésus n’entre pas sur un cheval blanc, de prestige et d’apparat, comme on aurait pu l’imaginer, mais sur un humble petit ânon. Imaginez la reine d’Angleterre, au jour de son couronnement, parcourant les rues de Londres à bicyclette ! A travers ce geste, Jésus veut dire quelque chose d’important, de provocant, même. Oui, il est le Roi-Messie annoncé par les Prophètes, attendu par des générations d’Israélites, dont la venue a été préparée au long des siècles, mais il n’est pas celui que le peuple imagine. Tout au long de sa vie, il a refusé tout ce qui pouvait ressembler à un pouvoir humain. Rappelez-vous le récit de la Tentation, où il chasse l’esprit du mal qui lui propose de lui donner le pouvoir sur tous les royaumes de la terre. Certes, Jésus a eu cette tentation d’un pouvoir terrestre. Au soir de la multiplication des pains, il s’enfuit parce que les gens veulent faire de lui leur roi. Il a tellement peur qu’on fasse un contresens sur son identité et sa mission ! Toujours est-il que le malentendu existe. Le roi-messie vient, certes, pour libérer son peuple et même l’humanité entière, mais pas avec les moyens de la puissance comme les gens le croient. Car il ne faut pas se tromper sur l’identité du Messie. Il ne faut pas se tromper sur l’identité de Dieu révélé en Jésus-Christ. Le Dieu auquel nous croyons n’est pas un dictateur froid et impassible, pour qui la fin justifie les moyens et qui serait le complice impassible du malheur des hommes. N’avons-nous pas tous encore un peu cette idée-là de Dieu qui traîne dans nos têtes ? Au contraire, Jésus va ” se tuer “, littéralement, à nous dire : je ne suis pas celui que vous croyez. Dieu n’est pas celui que vous croyez. Qui est-il alors ? Celui qui donne sa vie, par amour. Et comme le mot ” amour ” est un mot tellement piégé, depuis longtemps, Jésus va faire des gestes pour nous dire qui est vraiment le Messie, qui est vraiment Dieu. Il va faire deux gestes révolutionnaires dont nous nous rappelons durant la semaine de Pâques. Le premier geste : Jésus lave les pieds de ses disciples. Ce qui veut dire qu’il se présente, qu’il présente Dieu comme notre esclave. Et pas n’importe quel esclave. Dans la législation juive, on n’avait pas le droit de demander à son esclave de vous laver les pieds, si c’était un esclave juif. On ne pouvait l’exiger que des esclaves étrangers. Jésus se fait donc sous-esclave. Le deuxième geste : ll va aller jusqu’au bout de l’amour en donnant sa vie sur la croix. Comme il nous est difficile de croire au Dieu de Jésus-Christ comme un Dieu-esclave, un Dieu qui par amour donne sa vie, hier sur une croix et aujourd’hui encore, à qui lui donne les clés de sa maison pour qu’il vienne s’installer chez lui.. Pour comprendre l’immensité de ce message d’amour qui nous est adressé et qui vient changer le cours des choses, nous avons besoin d’être renouvelés dans notre regard… pour être en mesure de discerner dans la vie et dans les paroles de cet homme, quelqu’un qui ne vient pas donner des recettes mais l’exemple de sa vie, là où se mêlent l’ardeur à faire la volonté du Père et sa passion pour l’homme, la compassion pour secourir et sa bienveillance pour pardonner, l’empressement pour servir et son infinie patience pour supporter. Ce n’est qu’en lui que nous pouvons réellement contempler l’Amour du Père pour apprendre la vraie mesure de l’amour… un amour qui se donne tout entier sans rien prendre ni exiger, un amour sans limites, qui défie les siècles des siècles un amour capable d’éveiller en nous une confiance humble et paisible, qui accepte joyeusement d’être au bénéfice de sa promesse de salut.
Réconfortés par la parole du Seigneur, nous voici prêts à lui dire : nous croyons en Toi Seigneur… Seigneur, mon Dieu, je crois que depuis toujours, tu chemines avec moi. Tu es l’ami de mes jours de soleil et de mes nuits de brouillard. Je crois que jamais tu ne m’abandonnes, tu es la lumière qui m’éclaire, même au cœur des ténèbres. Tu es la source qui me rafraîchit, qui coule en moi et me redonne vie. Ton amour pour moi est si grand, que même la mort ne t’arrête pas. Je crois que tu es le chemin, tu es la vie nouvelle ! C’est toi qui, chaque jour m’aide à oser vivre ta parole, celle qui donne vie, celle qui ouvre l’horizon, celle qui repousse les ténèbres, celle qui met l’homme debout. Oui, je crois que mon avenir, c’est toi, donne-moi de vivre dans cette assurance aujourd’hui, demain et chaque jour de ma vie.
Unis à tous nos frères en humanité, en quête d’un monde plus habitable et fraternel nous prions les uns pour les autres… Seigneur Jésus, tu es entré à Jérusalem accueilli par ton peuple, dans la joie et l’allégresse. Nous te prions pour l’Église, pour ses communautés, grandes ou petites, vivantes ou en sommeil, influentes ou persécutées. Que ta venue renouvelle la foi de ton Église pour qu’elle annonce au monde ta Bonne Nouvelle. Seigneur Jésus, tu es entré à Jérusalem et devant toi s’est ouvert le chemin de la Passion. Nous te prions pour celles et ceux qui sont abattus et tourmentés, opprimés et humiliés. Qu’ils te rencontrent sur leur chemin et puisent auprès de toi force et persévérance. Seigneur Jésus, tu es entré à Jérusalem et tu as connu la mort. Nous te prions pour celles et ceux qui ont perdu un proche dans des conditions inhumaines. Que ta miséricorde renouvelle leur confiance, et qu’ils trouvent en toi le chemin de la paix. Dans le silence, confions à Dieu ce qui nous tient particulièrement à cœur…Seigneur Jésus, dans ta montée vers la croix, tu rejoins chacun dans son existence. Nous t’en rendons grâce, toi qui es béni pour les siècles des siècles, et en fidélité au Christ qui nous l’a enseigné, nous te disons : Notre Père...
BÉNÉDICTION «Si vous ne devenez comme des enfants, dit Jésus à ses disciples, vous ne pouvez avoir part au royaume de Dieu !» Enfants de Dieu, nous le sommes, grâce à Toi, Seigneur, C’est pourquoi nous allons à Dieu avec confiance… Et puisque tu as à cœur de nous donner ta bénédiction, nous voici, bénis-nous !
Fatigué et chargé par les peines, les soucis, les tracas qui font notre quotidien, Le Seigneur nous donne sa paix. Triste et déprimé par l’ennui et la solitude, Le Seigneur nous donne sa joie, Démuni et en doute face à la folie de notre monde, Le Seigneur nous donne son espérance. Il vous bénit, il vous garde, il vous protège, lui qui est Père, Fils et Sain-Esprit. Amen.