Culte du dimanche 27 juin 2021
Un jour, Dieu a dit à son peuple : « Je vais te conduire au désert, et je
vais parler à ton cœur ». Ce rendez-vous, Dieu continue de nous le
proposer. Aujourd’hui, vous avez répondu « oui », au rendez-vous que
Dieu nous donne. Le culte est comme le désert, un lieu et un temps où
l’on consent à se vider de tout ce qui nous encombre et qui fait
déborder nos vies. Le culte est comme le désert, un lieu et un temps de
repos pour se renouveler des forces, pour se retrouver en vérité.
Le désert est fait de sable, de poussière.
« Sable » de la promesse faite à Abraham d’une descendance aussi
nombreuse que les grains de sable.
« Poussière » de la terre, qui nous porte, et dont notre vie a été tirée
et où elle retournera un jour.
Mais la poussière, c’est celle aussi qui encombre nos chemins, celle
qui vient gripper les rouages de nos vies si bien planifiées et
organisées.
Nous qui sommes là, laissons des images monter en nous, des images,
des évocations de désert, à la fois, lieu à part, lieu de retrait, de prière,
qui nourrit, et lieu difficile, aride, sec.
EVOCATION DU DESERT :
Le désert est un lieu inquiétant et fascinant à la fois. Un lieu où notre
vie ne tient qu’à un fil. Moïse y a conduit pendant 40 ans le peuple
d’Israël vers la liberté. Jésus y a été conduit pdt 40 jours et 40 nuits,
éprouvé par le diable, le diviseur. Mais c’est aussi un lieu où dans le
silence, la présence de Dieu est révélée d’une façon privilégiée. C’est
un lieu de solitude où nous pouvons passer à l’essentiel.
Ecoutez l’histoire d’un homme, qui est entré en désert :
L’histoire d’Elie : I Rois 19.4-8
Nous allons planter le décor de cette histoire, là devant nous :
Dans le désert où s’est aventuré Elie, il y a :
.Du sable : (montrer le panier de sable et laisser filer du sable sur le
sol).
Un buisson sous lequel Elie s’est abrité (montrer le buisson). Elie a
peur parce qu’il sent que sa vie est en danger.
.Des pierres : (montrer le panier de pierres et poser une pierre). Ces
pierres peuvent rendre notre marche difficile ; mais les pierres peuvent
aussi servir de table. Il y a un ange, qui vient rappeler que Dieu est présent là aussi . Par sa
présence, et par sa Parole, cet ange est comme une lumière sur le
chemin de ténèbres que traverse Elie (poser une bougie allumée)
.Cet ange vient apporter du pain (poser le pain sur la pierre) : c’est la
nourriture essentielle. Ce qui est nécessaire pour conserver la vie
.L’ange apporte aussi une cruche d’eau (poser la cruche). Sans eau, la
vie n’est pas possible. Dans le désert, Elie abandonne complètement
sa vie entre les mains de Dieu.
Nous avons l’habitude de commencer un culte par la louange et la
reconnaissance de ce qui nous sépare de Dieu, avant de recevoir son
pardon et le don de sa parole. Nous allons aujourd’hui, de manière
plus symbolique, dérouler cette liturgie
L’histoire d’Elie est aussi la nôtre. C’est pourquoi je vous invite à
entrer en désert avec lui à travers 3 gestes symboliques :
- 1 er geste symbolique : « Je viens déposer une pierre pour laisser
ici ce qui pèse lourd dans ma vie »: cela peut être un souci, une
peine, ou une difficulté que je n’arrive pas à surmonter. Un regret,
une souffrance qui m’empêche d’avancer. Quelque chose qui me
pèse, qui alourdit mon cœur, et que je souhaite déposer entre les
mains du Seigneur, pour qu’il le porte et me soulage. - 2 ème geste symbolique : laisser filer du sable entre les doigts est une
sensation qui nous ramène à l’essentiel. Il y a parfois dans la vie
des choses qu’il vaut mieux laisser filer…
Laisser filer du sable entre les doigts, c’est aussi une manière de
renoncer. Ici, c’est une prière secrète, intime et silencieuse à Dieu
qcomme lui dire “aide-moi Seigneur, à renoncer à … cette colère
qui me ronge… ,ce pardon qui n’est pas exprimé… aide-moi
Seigneur, à renoncer à intervenir lorsque cela ne dépend pas de
moi… aide-moi Seigneur, à renoncer à…(chacune chacun dans son
cœur) - 3 ème geste symbolique : nus vivons aussi nos joies et nos peines
avec la confiance en Dieu. Alors nous allumons une lumière.
Cette lumière, c’est l’ange pour Elie sur sa route fatiguée, c’est le Christ
lumière du monde qui éclaire nos chemins. C’est aussi notre
adoration pour les signes de son amour.
Prions en confiance:Seigneur, aujourd’hui, je te confie ce à quoi je
veux renoncer, ce que j’ai besoin de laisser filer, ce que je dépose
entre tes mains pour que tu t’en préoccupes. Tu vois ce sable, tu vois
ces pierres. Prends tout, Seigneur. Ouvre mes mains pour que je lâche
prise.
Tu vois ces lumières : c’est ma reconnaissance pour toi.
Reçois tout ce que je dépose à tes pieds, tous mes fardeaux, toutes mes
souffrances, toutes mes lumières. Prends tout, Seigneur.
Je me présente devant toi, telle que je suis.
Fais grandir ma confiance.
Apprends-moi à tenir bon à travers les déserts de pierre et les déserts
de sable. Je te le demande au nom de Jésus le Christ. Amen
Message en deux parties sur I Rois 19.4-8
Seigneur en voila assez, je n’en peux plus ! Elie, le prophète est
découragé, Elie le super héros, en a assez !Il n’a plus la force de
continuer. On en veut à sa vie. Pour se sauver il entre en désert.
Mais c’est trop lourd. C’est trop dur. Le désert est le lieu où l’on
déserte. Le lieu où l’on renonce. Où l’on abandonne. Alors, il s’arrête
là ; il se couche sous un genêt; et il fait sa dernière prière. Elie est un
militant fatigué. C’est aussi, tout simplement un homme fatigué, usé et
las des combats, des révoltes.
Nous avons tous nos déserts : des déserts physiques, et des déserts
intérieurs. Ce sont parfois des lieux de refuge où l’on peut être seul, se
retrouver soi-même : une pièce de la maison, au calme. Parfois aussi
le fond de notre lit, ou simplement nos mains, dans lesquelles nous
déposons la tête pour pleurer. Ce sont parfois des émotions, déserts
intérieurs : le sentiment d’impuissance, la peur, la tristesse, la
souffrance. Dans ces déserts, on est seul avec soi-même, et alors ce
qui nous emplit devient encore plus grand ! si c’est un bonheur qu’on
vit, le désert est le lieu où on peut le savourer, s’en imprégner
totalement ; si c’est une souffrance ou une angoisse qui nous oppresse,
le désert nous rend encore plus seuls, encore plus démunis.
Le désert est aussi le lieu du silence et de l’absence. L’absence de
sens, le silence de Dieu, l’absence de Dieu. Elie, découragé, se laisser
complètement aller, se couche sous un genêt, prêt à laisser filer sa vie.
Il ne marche plus, il renonce. Il n’a même plus l’envie de demander à
Dieu son aide. Il veut se laisser mourir. Or ce qui est étonnant, ce n’est
pas ce que Dieu fait, mais ce qu’il ne fait pas : pas de bons conseils ,
pas non plus de reproches. Elie veut se coucher et dormir, alors Dieu
le laisse s’endormir. Il ne lui demande pas d’être un héros. Elie a le
droit d’être effrayé, d’être découragé. Il a le droit de se coucher par
terre et de dire : « Je n’en peux plus.»
Chant méditatif
Elie a le droit d’être effrayé, d’être découragé. Il a le droit de se
coucher par terre et de dire « Je n’en peux plus.».
Dieu ne demande pas à Elie d’être un héros.
Mais il ne le laisse pas non plus dépérir sous son genêt.
Au contraire : il envoie un message. Il envoie un messager qui le
touche. Avez-vous déjà été touché par un ange ?
Chacun s’est sans doute un jour trouvé abattu, comme Elie, avec ce
sentiment d’être à bout de forces, que rien ne valait la peine de souffrir
autant, que votre chemin était derrière vous. Nous qui sommes ici,
nous nous sommes donc relevés… Avec nos propres forces ? Ou avec
l’aide d’un ange, quelle que soit la forme qu’il ait prise pour nous
toucher et nous aider à vous remettre debout… ?
L’ange touche le prophète et lui redonne les forces qui lui
manquaient : de l’eau et du pain. Pas seulement un croûton rassis et un
peu d’eau de pluie dans une feuille de cactus. Non ! Ici c’est une
galette cuite sur une pierre, et de l’eau dans une cruche. Dieu prend
soin de nous et nous donne, non pas le minimum qu’il faut pour
survivre, mais ce dont nous avons besoin. Mais après avoir mangé,
Elie se recouche. Toutes ses forces ne reviennent pas en un clin d’œil.
Il faut du temps pour se reconstruire. Il faut du temps pour se remettre
d’une marche au désert. Il faut du temps et du repos. Et l’ange revient.
Dieu persiste ! Et Elie mange une seconde fois. Alors il comprend. Il
comprend que le but de sa marche au désert n’était pas de mourir sous
ce genêt. Qu’il ne doit pas rester ici, mais que le chemin continue. Que
l’aventure de sa vie n’est pas terminée. Qu’on l’attend au-delà du
désert.
Il se remet en marche. Ce n’est pas gagné. C’est encore le désert. 40
jours et 40 nuits. Mais comme il est plus facile de marcher vers
l’espérance !… Marcher sans but, marcher pour fuir ou marcher vers
l’abandon, c’est épuisant, on arrive vite au bout de ses forces, au bout
de soi-même. Mais marcher vers la vie, vers la sortie du désert, vers
l’oasis ou le sommet de la montagne, voilà une route qu’on suit avec
courage, malgré les difficultés. Lorsqu’on arrive au sommet de la
montagne, comme Elie qui se rend sur le Mont Horeb, on n’est pas au
bout de ses forces, mais au bout de ses peines. Ce n’est pas la fin, mais
c’est un nouveau départ ! Que le Seigneur vienne aujourd’hui dans
nos déserts, nos inquiétudes pour demain, qu’Il ne nous laisse pas seul
sous notre genêt mais qu’il envoie des ange sur nos routes souvent
lasses, pour nous toucher, nous relever, nous nourrir et nous
encourager. AMEN
CONFESSION DE FOI
Dieu … Je crois en toi : tu m’accompagnes dans les étapes de ma vie,
tu manifestes ta présence dans la rencontre des autres et par les actes
qui prennent pour moi ont saveur du Royaume et la lumière du monde
nouveau. Je crois que tu m’appelles par mon nom comme un Père de
tendresse et tu fais de moi, ta fille, ton fils ;
Jésus Christ…Je crois en toi, homme de notre histoire, Seigneur du
monde avec le Père, je crois que l’audace de ta vie à contre-courant,
tes repas avec les marginaux, la place que tu as voulu pour ceux qui
sont ignorés, ton regard porté sur ceux que tu as guéris, ton silence
devant tes accusateurs, sont les gages de la vérité de ma vie.
Tu es pour moi la promesse et l’espérance que la vie dépasse la mort
et toute mort. Et tu m’envoie aux autres dire à jamais ton amour et la
puissance de ta résurrection.
Saint Esprit…Je crois en toi, souffle d’amour, respiration de ma
prière, secours de mon pas, visite de mon sommeil, ange sur mon
chemin, fil conducteur du Père au Fils. Tu es celui que j’appelle dans
mes déserts : je crois que tu lève les endormis et que tu fais germer
des promesses nouvelles.
Eglise de Jésus Christ…Je crois que tu es le tissu multicolore de la
tente de Dieu sur la terre. Tu rassembles les croyants en une gerbe
invisible.
Tu es la veilleuse au creux de la souffrance et les mains visibles de
Dieu pour dire l’amour et la joie. Quelqu’un marche devant toi : je
crois que c’est le Seigneur, PERE, FILS et SAINT ESPRIT. AMEN
PRIERE
Dans notre marche, nous nous sommes arrêtés aujourd’hui pour ce
culte, ce temps de repos, de prière, d’écoute de la Parole.
Voici Seigneur : nous te présentons nos vies. Vois notre fatigue et nos
lassitudes, nos angoisses, notre manque de forces et la faillite de notre
courage. Écoute notre prière. Nous nous abandonnons entre tes mains,
couchés sous le genêt, attendant ta grâce.
Nous te prions pour qu’un ange vienne nous visiter…Que nous
trouvions sur notre route les signes de la vie et de la résurrection du
Christ. Nous marchons à travers nos déserts, vers l’espérance, vers
notre Terre Promise.
C’est en toi que nous fondons notre espérance, notre âme se repose sur
toi :viens mettre dans nos faiblesses, ta force ; dans nos angoisses, ta
paix ; dans nos morts, vienne ta résurrection ; dans ce monde où tout
est compté, vienne ta grâce. Accompagne-nous sur notre chemin, aide-
nous à tenir nos engagements, envers toi et envers notre prochain.
Aide-nous à lâcher prise sur l’inutile et le superficiel, aide-nous à nous
concentrer sur la quête de l’essentiel. Apprends-nous l’humilité.
C’est en toi que nous fondons notre espérance, notre âme se repose sur
toi : tu entends nos prières, Seigneur, celles que nous disons, et celles
que nous portons dans nos cœurs. Dans le silence, nous te confions les
noms de tous ceux pour qui nous voulons te prier, ceux que nous
aimons, ceux qui souffrent, ceux qui ont besoin de notre prière. Nous
te prions pour le Liban, pour la communauté ici et pour le nouveau
pasteur qui va arriver bientôt. Nous te prions pour Madagascar e pour
toutes les ouvrières migrantes ici.
Veille sur tous leurs projets, accompagne-les dans ces temps de
difficulté et de désert, bénis-les. Et avec tous les croyants, nous nous
tournons vers toi et t’appelons : Notre Père…
ENVOI
Lorsqu’on a repris les forces qui manquaient, lorsque Dieu a donné la
nourriture et qu’on est prêt à reprendre la route, il faut se lever et
partir. Mais sans oublier ces signes de la grâce que Dieu pose sur notre
route. Accorde-nous maintenant la paix, la joie et l’inspiration de ton
Esprit pour que nous devenions à notre tour des anges auprès de tous
ceux que nous rencontrerons sur notre route.
BENEDICTION
Que le Seigneur nous bénisse et nous garde. Qu’il tourne son visage
vers nous et parle à notre cœur. Qu’il soit l’horizon de notre marche,
l’eau qui étanche notre soif et le pain qui assouvit notre faim. Que
nous soyons rassasiés de sa présence. Qu’il nous conduise, sur le
chemin qui est le nôtre, dans la foi, l’amour et l’espérance.
Amen.