Culte du dimanche 24 janvier – Le fils prodigue ou le fils perdu et retrouvé
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A l’Eglise de Dieu dispersée sur toute la terre, A celles et ceux qui invoquent le nom du Seigneur Jésus-Christ, A vous tous et toutes ici rassemblés, grâce et paix de la part de Dieu notre Père et de Jésus-Christ notre Sauveur.
Louange
Gloire à toi, mon Dieu Que ton nom soit crié Par toute la terre ; Qu’il soit sur les lèvres des grands Comme limite à leur puissance. Gloire à toi, mon Dieu Que ton nom soit sur les lèvres Des humbles et des petits Qui n’ont pas le savoir Mais qui te connaissent, toi. Gloire à toi, mon Dieu Que ton nom soit murmuré Par ceux qui aiment, Et par ceux qui n’aiment plus Mais qui espèrent toujours l’amour. Gloire à toi, mon Dieu Que ton nom soit balbutié Par les lèvres des tout-petits Au regard innocent Et par celles et ceux Qui ont soif de justice. Gloire à toi, mon Dieu Que ton nom soit inscrit Dans le cœur de nos enfants Comme un signe de joie Au milieu des vivants.
Confession du péché
L’Evangile nous dit “Repentez-vous, car le Royaume des cieux est proche”. Nous nous sommes fermés au repentir; nous ne t’avons accueilli que sur le pas de notre porte. Aie pitié de nous ! L’Evangile nous dit : “Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde”. Tu effaces notre dette, et nous ne savons pas effacer celle des autres. Aie pitié de nous ! L’Evangile nous dit : “Heureux ceux qui ont le cœur pur, car ils verront Dieu”. Nous sommes conduits par des désirs contradictoires et nos cœurs sont encore partagés. Aie pitié de nous ! L’Evangile nous dit : “Heureux ceux qui procurent la paix, car ils seront appelés Fils de Dieu”. Nous n’apportons pas la paix, car la paix n’est pas dans nos cœurs. Aie pitié de nous !
Déclaration du pardon
L’apôtre Paul déclare: “ Si quelqu’un est en Christ, il est une nouvelle créature. ” Cette promesse est pour nous, lorsque nous doutons sur notre chemin, lorsque nous nous sentons indignes, lorsque nous plions sous la routine ou la difficulté de la vie. Cette nouvelle création n’est pas le fruit de nos repentirs ou de nos efforts, elle est l’œuvre du Seigneur crucifié et ressuscité, celui qui demeure chaque jour à nos côtés, quoiqu’il arrive, jusqu’à la fin des temps. Que Dieu nous mette au cœur l’assurance de son pardon et qu’Il nous donne de marcher vers son Royaume.
Prière avant de lire la Bible
Toi qui es le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac et le Dieu de Jacob. Toi qui es le Dieu de Jésus-Christ. Toi qui es le Dieu d’hommes et de femmes que nous avons rencontrés et dont nous admirons la foi, Toi qui es notre Dieu, nous te prions: Que ta Parole touche notre cœur. Que ton Esprit parle à notre esprit. Que ton Evangile devienne Bonne Nouvelle pour notre vie.
Lecture : Luc 15, 1-2 et 11 à 32
1Les collecteurs d’impôts et autres gens de mauvaise réputation s’approchaient tous de Jésus pour l’écouter.
2Les Pharisiens et les maîtres de la loi critiquaient Jésus ; ils disaient : « Cet homme fait bon accueil aux gens de mauvaise réputation et mange avec eux ! »
11Jésus dit encore : « Un homme avait deux fils. 12Le plus jeune dit à son père : “Mon père, donne-moi la part de notre fortune qui doit me revenir.” Alors le père partagea ses biens entre ses deux fils. 13Peu de jours après, le plus jeune fils vendit sa part de la propriété et partit avec son argent pour un pays éloigné. Là, il vécut dans le désordre et dissipa ainsi tout ce qu’il possédait. 14Quand il eut tout dépensé, une grande famine survint dans ce pays, et il commença à manquer du nécessaire. 15Il alla donc se mettre au service d’un des habitants du pays, qui l’envoya dans ses champs garder les cochons. 16Il aurait bien voulu se nourrir des fruits du caroubier que mangeaient les cochons, mais personne ne lui en donnait. 17Alors, il se mit à réfléchir sur sa situation et se dit : “Tous les ouvriers de mon père ont plus à manger qu’ils ne leur en faut, tandis que moi, ici, je meurs de faim ! 18Je veux repartir chez mon père et je lui dirai : Mon père, j’ai péché contre Dieu et contre toi, 19je ne suis plus digne que tu me regardes comme ton fils. Traite-moi donc comme l’un de tes ouvriers.” 20Et il repartit chez son père. « Tandis qu’il était encore assez loin de la maison, son père le vit et en eut profondément pitié : il courut à sa rencontre, le serra contre lui et l’embrassa. 21Le fils lui dit alors : “Mon père, j’ai péché contre Dieu et contre toi, je ne suis plus digne que tu me regardes comme ton fils…” 22Mais le père dit à ses serviteurs : “Dépêchez-vous d’apporter la plus belle robe et mettez-la-lui ; passez-lui une bague au doigt et des chaussures aux pieds. 23Amenez le veau que nous avons engraissé et tuez-le ; nous allons faire un festin et nous réjouir, 24car mon fils que voici était mort et il est revenu à la vie, il était perdu et je l’ai retrouvé.” Et ils commencèrent la fête. 25« Pendant ce temps, le fils aîné de cet homme était aux champs. A son retour, quand il approcha de la maison, il entendit un bruit de musique et de danses. 26Il appela un des serviteurs et lui demanda ce qui se passait. 27Le serviteur lui répondit : “Ton frère est revenu, et ton père a fait tuer le veau que nous avons engraissé, parce qu’il a retrouvé son fils en bonne santé.” 28Le fils aîné se mit alors en colère et refusa d’entrer dans la maison. Son père sortit pour le prier d’entrer. 29Mais le fils répondit à son père : “Écoute, il y a tant d’années que je te sers sans avoir jamais désobéi à l’un de tes ordres. Pourtant, tu ne m’as jamais donné même un chevreau pour que je fasse la fête avec mes amis. 30Mais quand ton fils que voilà revient, lui qui a dépensé entièrement ta fortune avec des prostituées, pour lui tu fais tuer le veau que nous avons engraissé ! ” 31Le père lui dit : “Mon enfant, tu es toujours avec moi, et tout ce que je possède est aussi à toi. 32Mais nous devions faire une fête et nous réjouir, car ton frère que voici était mort et il est revenu à la vie, il était perdu et le voilà retrouvé ! ” »
Prédication
Le plus jeune fils veut s’émanciper, il veut quitter la tutelle du père et du frère, il veut tenter sa chance ailleurs, devenir quelqu’un par lui-même ; montrer ce qu’il sait faire. Qui pourrait l’en blâmer ? L’individu a besoin d’éprouver son désir d’autonomie, surtout dans une société où l’autorité du père est tout particulièrement pesante, le jeune fils n’avait aucune chance de se réaliser s’il restait sur la terre de son père. Cette parabole du Christ met en scène un individu presque moderne habité d’un désir d’indépendance et avec la volonté de se réaliser tout seul. Le père n’oppose d’ailleurs aucune résistance au départ de son jeune fils et accepte sans condition de lui donner sa liberté et sa part d’héritage.
Il part pour un pays lointain, loin de ses origines familiales et religieuses et là tout ne ce passe pas comme prévu, sa soudaine liberté lui aurait-elle donnée le vertige, la sensation que tout devient possible loin de ses racines et des contraintes familiales ? Vertige d’une liberté obtenu sans frais et sans effort, il perd tout et comble de l’infamie pour un juif il trouve un emploi de gardien de cochons qui ne lui assure même pas sa subsistance quotidienne. « Rentré en lui-même, il se dit : » geste de celui qui n’a plus rien, qui n’est plus rien, introspection qui souligne pour lui-même son indignité, s’il veut échapper à la mort, mort symbolique ou réelle, il doit accepter de renoncer à son statut de fils et retourner chez son père pour devenir un de ses ouvriers. Le jeune homme programme un retour sans gloire marqué par le sceau de l’indignité, il accepte de perdre son statut pourvu qu’on lui donne normalement à manger. Le cocon familial qu’on peut imaginer oppressant au début de l’histoire devient maintenant source d’une nouvelle sécurité mais s’accompagne d’une déchéance acceptée. Pour survivre et vivre il accepte de perdre une partie de lui-même, combien d’hommes et de femmes de nos sociétés empruntent ce même chemin qu’ils soient ou non responsables de la situation qui les a conduits là ?
Comme souvent dans les paraboles de Jésus l’inattendu surgit, il surgit au détour du chemin de retour alors que le jeune homme est encore loin, l’inattendu surgit et a comme figure le père qui contre toute règle de bienséance orientale qui voudrait que son fils entre le premier dans la maison pour aller le saluer, sort pour aller l’accueillir en manifestant même un enthousiasme sans retenu . La contrition du fils n’est pas entendue, on le pare d’un vêtement de prince et l’on programme une fête en son honneur. L’inattendu de la parabole c’est la manifestation d’amour du père envers le fils fautif et contrit.
L’histoire pourrait s’arrêter là mais ce happy end est troublé par l’entrée en scène du fils aîné, le fils oublié de la fête, le fils qui rappellera au père son devoir de justice envers lui. Le fils aîné qui évoque la loi et la constance qu’il a manifesté à ses côtés dans son travail et sa piété filiale, lui n’a jamais eu droit à une telle manifestation d’amour, il vient dire sa rancœur à son père qui pourtant le presse de rentrer et de se réjouir avec lui pour le fils qu’il vient de retrouver. Le père ne voit cependant pas de contradiction dans son attitude, l’amour manifesté à ses deux fils est le même, l’amour pour l’aîné s’inscrit dans la durée et la permanence, l’amour pour le cadet se devait d’être exceptionnel car la perte du fils avait été douloureuse, on devait ainsi combler l’absence et le signifier symboliquement par la fête. On ne sait pas si l’argument du père a été entendu par l’aîné car la parabole s’arrête là.
La protestation du fils aîné est cependant tout à fait légitime si on la regarde du côté de la justice ordinaire. La société de droit est organisée selon le principe d’une justice distributive qui pourrait se résumer ainsi : Rendre à chacun selon son dû. Selon cette logique il aurait été juste d’appliquer au jeune fils la peine qu’il s’était d’ailleurs lui-même infligée, être traité comme un ouvrier de son père et par la même renoncer à son titre de fils. La faute avérée et reconnue est justement punie, telle est le fonctionnement normal d’une société afin de maintenir le meilleur équilibre possible entre les individus qui la compose. Pourtant le père de la parabole va substituer à cette logique d’équivalence, une logique de surabondance. La force de cette parabole c’est que ces deux logiques ne s’opposent pas mais s’expriment chacune dans un contexte particulier. Trop de commentateurs de cette parabole brocardent l’attitude du fils aîné dans un souci de conformité servile à l’idée que l’évangile doit forcément s’exprimer dans des termes inacceptables pour le commun des mortels, que l’on trouve forcément du côté du fils aîné, jaloux de son frère.
Quelle loi pénale, quelle règle de justice pourraient-elles être tirées d’une maxime d’action qui érigerait la non-équivalence en règle générale ?
Pourtant la volonté du père est claire, c’est de rétablir le fils cadet dans sa dignité d’homme sans lui faire peser éternellement le poids de sa faute. L’excès d’amour qu’il lui témoigne est pour lui nécessaire pour transformer son repenti en un nouvel avenir. En le réintégrant comme fils il témoigne ainsi du chemin parcouru et l’oriente vers le futur plutôt que de l’obliger à ressasser éternellement son passé et que sa vie ne devienne qu’une faute sans arrêt réactualisée. La force du geste du père est d’inscrire son enfant dans un nouveau temps, celui du fils retrouvé et non celui du fils perdu. Cette surabondance est la seule condition pour que l’homme marqué par la vie puisse rejoindre dignement la logique d’équivalence.
L’attitude du père de la parabole n’est elle réservée qu’au Royaume de Dieu ? Parfois en regardant notre société nous aurions tendance à le penser, beaucoup traîne leur passé comme un boulet, au contraire d’être accueilli avec un excès d’amour, on demande aux abîmés de la vie, à ceux qui ont touché le fond d’une existence pour rien, de donner encore plus de preuves que les autres de leur volonté de revenir, la montagne devient tellement dure à gravir qu’il préfère y renoncer avant d’entamer l’ascension pour s’éviter d’autres désagréments.
L’équilibre entre la logique d’équivalence et la logique de surabondance est-elle possible dans notre société ? Au plan individuel, juridique, social et politique ? demande Paul Ricoeur dans son petit ouvrage « amour et justice », oui répond-il il faut une incorporation tenace, pas à pas, d’un degré supplémentaire de compassion et de générosité dans tous nos codes, code pénal et code de justice sociale, c’est une tâche parfaitement raisonnable, bien que difficile et interminable. Et j’ajouterai qu’il faut toujours penser que l’homme, orienté par le pardon de Dieu, est toujours susceptible de changer, l’homme est un être de mouvement, là aussi nos codes devraient en tenir compte.
Amen
Confession de foi
Eclairés et rassemblés par la Parole de Dieu, nous affirmons notre foi: Je crois que je ne puis, par ma raison et mes propres forces, croire en Jésus-Christ, mon Seigneur, ni venir à lui. Mais c’est le Saint-Esprit qui m’a appelé par l’Evangile, m’a éclairé de ses dons, m’a sanctifié et m’a maintenu dans la vraie foi, de même qu’il appelle, assemble, éclaire, sanctifie toute l’Eglise sur la terre et la maintient, en Jésus-Christ, dans l’unité de la vraie foi. C’est lui qui me remet, chaque jour, pleinement tous mes péchés, ainsi qu’à tous les croyants; c’est lui qui, au dernier jour, me ressuscitera, moi et tous les morts, et me donnera, ainsi qu’à tous les croyants en Christ, une vie éternelle. Ceci, en toute certitude, est vrai.
Prière d’intercession
Père Rassemblés devant toi, nous te présentons notre monde. Nous te prions pour tous ceux que tu nous mets en mémoire. Que ta volonté soit faite. Nous te remettons tous les peuples de la terre, tous ces êtres humains que tu considères comme tes enfants. Que la lumière illumine les temps à venir! Que ta Parole retentisse pour annoncer ta Paix! Nous te remettons celles et ceux qui ont dit oui à ton appel, et qui témoignent de ton amour là où ils se trouvent Que chacun reçoive de toi force et joie pour accomplir sa mission, particulièrement dans les lieux où règnent la guerre et la violence. Nous te remettons chaque personne en souffrance, chaque être humain habité par le désespoir et le chagrin, car tu ne prends pas seulement soin de ton peuple, mais de toute créature. Soutiens le malade et le mourant, et donne-nous la parole qui exprime ce soutien! Accompagne l’endeuillé et rends-nous présent à sa peine! Encourage le chômeur, celui qui se sent inutile, oublié, et apprends-nous à partager son souci! Conduis tous les enfants dans l’Espérance, par ton Esprit, et aide-nous à transmettre ta promesse avec fidélité! Dispense ta sagesse à tous les responsables politiques, économiques et sociaux et fais de nous des citoyens attentifs, constructifs, qui mettent l’Evangile au cœur de leur vie et du monde. Nous te remettons celles et ceux qui nous sont chers, qui nous sont proches: que nous vivions avec eux dans la compréhension et l’amour.
Notre Père…….
Envoi/bénédiction
Père, celles et ceux qui se tournent vers toi trouvent la paix, celles et ceux qui demeurent en toi vivent pour l’éternité. Accorde-nous ton aide dans toutes nos tâches, sois notre guide dans nos désarrois, notre protection dans tous les dangers, notre consolation dans toutes nos peines, par Jésus-Christ, notre Seigneur.
Soyez béni et allez en paix.