Culte du dimanche 17 mai
ACCUEIL « Où est la maison de Dieu ? » demandait un rabbin à des hommes instruits. Ils se moquèrent de lui. « Quelle question stupide ! La terre entière est remplie de sa gloire et toi tu demandes où est sa maison ? » Le rabbin réfléchit un instant et répondit à sa propre question : « Où est Dieu ? Dieu habite là où l’homme le laisse entrer » Pour laisser Dieu faire sa demeure en nous, il nous faut prendre du temps. Le temps de la halte, pour déposer nos tumultes, nos soucis et ce qui fait l’agitation de notre quotidien. Le temps du silence pour cultiver notre être intérieur pour nous mettre à l’écoute d’une parole qui fasse vivre. Que ce culte que nous partageons, malgré la distance qui nous éloigne les uns des autres soit pour nous un temps de halte et de silence, un temps de prière et d’espérance, un temps où nous invitons Dieu à venir chez nous, pour renouveler et bénir, apaiser et guérir, féconder et convertir notre vie. Amen !
Par la louange nous entrons dans la prière qui nous met en présence de notre Dieu… Mon Dieu, Tu es la source, Désaltère-moi ! Tu es le rocher, Fortifie-moi ! Tu es l’aube, Éclaire-moi ! Tu es le souffle, Rafraîchis-moi ! Tu es le pain, Nourris-moi ! Tu es le vin, Réjouis-moi ! Tu es la vie, Éveille-moi ! Tu es la paix, Apaise-moi ! Tu es le Père, Appelle-moi ! Tu es le Fils, Guéris-moi ! Tu es l’Esprit, Envoie-moi !
Seigneur, aujourd’hui nous prenons du temps pour nous tourner vers toi Tu es la source de nos vies, de tout ce qui nous porte et sans cesse tu viens vers nous. Merci pour cela. Ouvre-nous à toi, remplis-nous de ta présence. Fais-nous vivre devant toi. Tu connais nos jours et nos nuits, nos joies et nos soucis. Nous venons à toi avec nos fardeaux et nos peurs. Viens nous libérer de ce qui entrave et alourdis notre vie. Redonne-nous de la vigueur là où nous sommes abattus, rends-nous de l’espérance là où nous sommes découragés. Permets que nous trouvions de la clarté là où les choses nous semblent obscures. Aide-nous à mettre du sens dans nos actions, à trouver la paix du cœur.
Comment parler de la présence de Dieu, celle que tout notre être espère ?
Je dirais qu’elle ressemble à la lumière, La lumière qui nous enveloppe, la lumière qui nous éclaire, qui nous réchauffe. Je dirais qu’elle ressemble à la pluie, la pluie qui fait boire la terre, qui nous rafraîchit et qui féconde la terre. La présence de Dieu ressemble encore aux rochers, ces rochers sur lesquels on peut toujours s’appuyer. La présence de Dieu ressemble aussi au vent, ce vent qui nous réveille et nous rend plus vivants. Dieu, c’est à peine si on le voit et pourtant c’est lui qui nous tires en avant en nous offrant son amour, sa joie, sa lumière.
Seigneur, nous voulons nous confier à toi qui nous appelle à naître de nouveau à toi qui poursuis ton œuvre depuis le jour où tu nous as appelé. Nous voulons nous laisser guider par Toi qui chaque jour nous rappelle ton Amour. Que chaque jour soit l’occasion de te louer, de recevoir ta grâce, de contempler ton amour. Que chaque jour la Parole de Dieu s’ouvre à nous et nous transforme de plus en plus..Que chaque jour nous respirions au rythme de ton Souffle de vie qui nous apporte énergie et renouvellement.
Nous lisons dans l’évangile de Jean au chapitre 14 les versets 15 à 21 Si vous m’aimez, dit Jésus à ses disciples, vous obéirez à mes commandements. Je demanderai au Père de vous donner quelqu’un d’autre pour vous venir en aide, afin qu’il soit toujours avec vous : c’est l’Esprit de vérité. Le monde ne peut pas le recevoir, parce qu’il ne peut ni le voir ni le connaître. Mais vous, vous le connaissez, parce qu’il demeure avec vous et qu’il sera toujours en vous. Je ne vous laisserai pas seuls comme des orphelins ; je reviendrai auprès de vous. Dans peu de temps le monde ne me verra plus, mais vous, vous me verrez, parce que je vis et que vous vivrez aussi. Ce jour-là, vous comprendrez que je vis uni à mon Père et que vous êtes unis à moi et moi à vous. « Celui qui retient mes commandements et leur obéit, voilà celui qui m’aime. Mon Père aimera celui qui m’aime ; je l’aimerai aussi et je me montrerai à lui. »
La 2ème lecture est tirée de la 1ère épître de Pierre au ch 3 les v 15 à 16 Sanctifiez dans vos cœurs Christ le Seigneur, étant toujours prêts à rendre compte, devant quiconque vous demande raison, de l’espérance qui est en vous, mais faites-le avec douceur et respect en ayant une bonne conscience, afin que, là même où ils vous calomnient comme si vous étiez des malfaiteurs, ceux qui décrient votre bonne conduite en Christ soient couverts de confusion.
PRÉDICATION Au moment où Jean écrit son évangile, les disciples de Jésus se trouvent dans une situation très pénible. On se moque d’eux, on les chasse des synagogues, on les persécute. Le Christ leur promet alors l’Esprit Saint qui sera avec eux pour toujours et qui sera la source de l’espérance que Pierre mentionne dans son épître. Devant l’agressivité des adversaires, il invite au témoignage et à la non-violence : «Soyez toujours prêts à rendre compte de l’espérance qui est en vous. Mais faites-le avec douceur et respect.» Notre espérance vient de la révélation du Seigneur : «vous êtes aimés de Dieu, l’Esprit Saint habite en vous, je vous accompagne tous les jours et votre vie ne se termine pas au cimetière». Si nous témoignons de cette espérance, les gens autour de nous ne manqueront pas de s’interroger sur notre façon de vivre. C’est par notre façon d’agir que nous provoquons chez les autres les questions sur l’espérance qui nous habite. «Rendez compte de l’espérance qui est en nous!» Et Pierre ajoute : «Faites-le avec douceur et respect». Il ne s’agit pas de provoquer la controverse, de faire du prosélytisme mais de rendre témoignage. Un bel exemple de ce témoignage d’espérance se trouve dans les chroniques de la conquête d’Amérique latine. Au 18° siècle, dans la cour d’une prison du Brésil, un prêtre, qui a été condamné à mort parce qu’il s’était opposé au trafic d’esclaves, était sur le point d’être fusillé. Comme on doit faire les choses en bonne et due forme, même lorsqu’il s’agit d’un meurtre barbare commis par l’État, le capitaine en charge demande au prisonnier s’il avait un dernier désir avant de faire face au peloton d’exécution. Le prêtre surprit l’officier et les soldats en répliquant : «Oui, j’aimerais jouer un dernier air de flûte avant de mourir». L’officier lui accorda cet ultime désir et les sept soldats, ses compatriotes, chargés de le mettre à mort, se mirent en position de repos. Mais très vite, ce prêtre jouant de la flûte avant d’être fusillé créa une situation insupportable pour ses bourreaux. C’était tellement absurde d’entendre ce condamné à mort jouer tranquillement de la flûte. L’officier lui enleva l’instrument de musique, lui banda les yeux et donna l’ordre de faire feu ! Le prêtre mourut sur le coup. Quelle est cette espérance qui donne à un condamné à mort le courage de jouer de la flûte avant de mourir ?… «Rendez compte de l’espérance qui est en vous, mais faites-le avec douceur et respect !» L’une des réalités qui revient le plus souvent sur nos écrans de télévision, nos ordinateurs, nos jeux électroniques, c’est la violence… On n’en finit plus de dresser le bilan des victimes innocentes et cela dans un monde qui se dit civilisé et qui s’est donné des chartes des droits de la personne et des enfants. Le coeur humain ne contient pas seulement des bons sentiments. Il cache aussi l’agressivité, la cupidité, les bassesses de toutes sortes. Les personnes douces sont un cadeau de Dieu et un bienfait pour notre monde. Elles brisent la spirale infernale dans laquelle s’enferme notre univers de violence. Quand le respect et la douceur sont présents dans une famille, dans une communauté, la paix et l’harmonie se portent bien. La douceur et le respect ne sont pas seulement des comportements de gens bien élevés, elles sont aussi des vertus évangéliques. Dès le début de son ministère public, Jésus proclame : «Heureux les doux… heureux les artisans de paix, ils seront appelés fils et filles de Dieu.» Et il ajoute : «Apprenez de moi qui suis doux et humble de coeur». On connaît le respect avec lequel il traitait les enfants, les femmes, les malheureux, les malades, les exclus, les pécheurs. La douceur et le respect évitent les chicanes, les incompréhensions, les méfiances, les violences. Elles créent un climat de confiance et désamorcent bien des esprits belliqueux. Pour terminer, voici l’exemple d’un évêque africain… il donna abri à une femme qui avait commis l’adultère. Le sorcier du village responsable de faire exécuter la sentence de mort pour ce genre de délit se présenta chez l’évêque qui refusa de lui remettre la femme condamnée. Le sorcier accusa alors l’évêque d’être immoral et de ne pas respecter les lois de sa tribu. L’évêque lui répondit : «c’est vrai que je suis immoral par rapport à nos lois et coutumes, mais vois-tu, mon Dieu est plus humain que le tien!»C’est par notre façon d’agir que nous provoquons chez les autres les questions sur l’espérance qui nous habite. «Soyons toujours prêts à rendre compte de l’espérance qui est en nous. Mais faisons-le avec douceur et respect.»
CONFESSION DE FOI Je crois en Dieu, qui vient vers nous avec amour… Il n’est pas resté dans sa majesté solitaire, Il a créé le monde Il a fait de l’homme son vis-à-vis et son associé Il s’est engagé avec nous dans l’aventure humaine. Je crois en Dieu, qui vient vers nous avec amour… Il ne nous a pas abandonné à notre révolte et à notre perdition En Jésus, Il a partagé notre humanité, porté nos péchés, expié notre châtiment En Christ, Il a vaincu la mort, Il nous a rendu l’espérance Je crois en Dieu, qui vient vers nous avec amour.. Jour après jour, Il est présent parmi les hommes, dans son Eglise, par son Esprit pour apaiser nos craintes, guider nos hésitations, affermir notre foi, animer nos vies et nos actes. Oui, je crois en Dieu, qui vient vers nous avec amour…
Et pour que notre prière s’élargisse aux dimensions du monde entier, en communion avec l’église universelle nous intercédons les uns avec les autres… Seigneur, nous n’aimons pas être fatigués, convalescents, malades, confinés, nous n’aimons pas nous sentir faibles ou inutiles. Apprends-nous à ne pas avoir peur de ces moments creux où nous doutons de nos forces, où notre respiration s’essouffle Apprends-nous à faire une place à l’inaction dans nos vies, dans nos familles, dans notre société, qui viennent nous rappeler que l’on ne vit pas d’abord pour faire, mais tout simplement pour être. Rappelle-nous que nous sommes ta joie du premier au dernier jour, car nous sommes tes enfants, tout simplement. Dans un temps de silence, ou à voix haute, nous confions librement à Dieu nos espoirs et nos craintes, ou reposons nous simplement dans sa présence. [silence] Devant toi, nous présentons tous ceux qui souffrent dans leur corps, dans leur être profond. Devant toi, nous présentons tous ceux qui luttent pour soulager, accompagner, guérir. Devant toi, nous présentons tous ceux qui nous sont chers et qui sont au loin. Devant toi, nous présentons tous ceux qui nous égratignent et nous peinent. Guide nos mots, guide nos gestes, glisse ton amour, ta lumière dans nos failles et les brèches qui entravent nos vies. Là où nous sommes, tous ensemble, nous voulons te prier avec ces mots que Jésus nous a appris, en te disant : Notre Père qui es aux cieux…
BÉNÉDICTION : Que le Dieu des temps anciens, le Dieu qui traverse l’aujourd’hui avec nous, Le Dieu qui nous tire en avant vers demain et vers l’éternité Nous bénisse et nous garde dans sa paix ! Amen