Culte du 14 février 2021 – Le jugement dernier

Par le Pasteur Brice Deymié — Send in a voice message: https://podcasters.spotify.com/pod/show/eglisebeyrouth/message

Accueil/proclamation de la grâce

A l’Eglise de Dieu dispersée sur toute la terre, A celles et ceux qui invoquent le nom du Seigneur Jésus-Christ, A vous tous et toutes ici rassemblés, grâce et paix de la part de Dieu notre Père et de Jésus-Christ notre Sauveur.

 O Dieu, tu nous accueilles dans ton Royaume. Tu fais de nous des enfants de lumière. Toi qui nous donnes tout, permets-nous de te glorifier et d’acclamer d’une seule voix et d’un seul cœur, ton nom adorable et splendide: Père, Fils et Saint Esprit, maintenant et toujours et dans les siècles des siècles.  Amen

Louange

Père, par ton Fils Jésus-Christ, tu as rejoint notre humanité, tu as guéri ceux qui avaient le cœur brisé, tu as annoncé la Bonne Nouvelle aux pauvres, tu as proclamé aux captifs la délivrance, aux aveugles, le retour à la vue. Nous te louons. Par sa croix, tu nous libères de nos fautes, tu nous débarrasses de nos peurs, tu nous délivres de nos morts. Nous te bénissons. A cause de ta Parole, qui, aujourd’hui encore, nous rejoint et nous libère, Nous te rendons grâces. Amen

Prière de repentance et accueil du pardon

Père, tu sais combien notre foi est timide, notre espérance est peureuse, notre amour est compté, notre prière est paresseuse. Mais lorsque nous ouvrons notre Bible, nous y lisons que tu es un Dieu qui accueille et qui pardonne à ceux qui se tournent vers toi. Alors, Père, nous savons que tu renouvelles notre foi, que tu vivifies notre espérance, que tu augmentes notre amour, que tu illumines notre prière. Oui, Père, tu es notre pardon et notre force. Loué sois-tu. Amen

Prière d’illumination

Nous avons soif, Seigneur… Soif de ta présence, de ton amour, de ton Esprit, de ta Parole. Nous avons soif, Seigneur… Nous venons à toi les mains vides, nous venons les mains tendues. Nous venons dans la confiance : tu nous offres l’eau vive, tu nous donnes ta Parole. Béni sois-tu, aujourd’hui et toujours.  Amen

Matthieu 25,31-46

 31« Quand le Fils de l’homme viendra dans sa gloire, avec tous ses anges, il s’assoira sur son siège de roi tout-puissant. 

32On rassemblera tous les peuples devant lui. Et il séparera les gens les uns des autres, comme le berger sépare les moutons des chèvres. 

33Il placera les moutons à sa droite et les chèvres à sa gauche. 

34Alors le roi dira à ceux qui sont à sa droite : “Venez, vous que mon Père bénit. Recevez le Royaume que Dieu vous a préparé depuis la création du monde. 

35En effet, j’ai eu faim, et vous m’avez donné à manger. J’ai eu soif, et vous m’avez donné à boire. J’étais un étranger, et vous m’avez accueilli. 

36J’étais nu, et vous m’avez donné des vêtements. J’étais malade, et vous m’avez visité. J’étais en prison, et vous êtes venus me voir.” 

37Alors ceux qui ont obéi à Dieu diront au roi : “Seigneur, quand est-ce que nous t’avons vu ? Tu avais donc faim, et nous t’avons donné à manger ? Tu avais donc soif, et nous t’avons donné à boire ? 

38Tu étais un étranger, et nous t’avons accueilli ? Tu étais donc nu, et nous t’avons donné des vêtements ? 

39Tu étais malade ou en prison, et nous sommes venus te voir ? Quand donc ? ” 

40Et le roi leur répondra : “Je vous le dis, c’est la vérité : chaque fois que vous avez fait cela à l’un de mes frères, à l’un des plus petits, c’est à moi que vous l’avez fait.”

41« Ensuite, le roi dira à ceux qui sont à sa gauche : “Allez-vous-en loin de moi, Dieu vous maudit ! Allez dans le feu qui ne s’éteint pas, et qu’on a préparé pour l’esprit du mal et pour ses anges ! 

42En effet, j’ai eu faim, et vous ne m’avez pas donné à manger. J’ai eu soif, et vous ne m’avez pas donné à boire. 

43J’étais un étranger, et vous ne m’avez pas accueilli. J’étais nu, et vous ne m’avez pas donné de vêtements. J’étais malade et en prison, et vous ne m’avez pas visité.” 

44Alors eux aussi diront au roi : “Seigneur, quand est-ce que nous t’avons vu ? Tu avais donc faim et soif, tu étais un étranger, tu étais donc nu, malade ou en prison ? Et nous ne t’avons pas aidé ? Quand donc ? ” 

45Et le roi leur répondra : “Je vous le dis, c’est la vérité : chaque fois que vous n’avez rien fait pour l’un de ces plus petits, vous n’avez rien fait pour moi non plus.” 

46Et ils partiront pour recevoir une punition qui dure toujours. Mais ceux qui ont obéi à Dieu partiront pour recevoir la vie avec Dieu pour toujours. 

Prédication

Le jugement dernier

Frères et sœurs,

Ce texte dans nos Bibles porte généralement le titre de « jugement dernier ». Le jugement dernier évoque souvent pour nous les peintures et sculptures aux tympans de nos Eglises où le Christ triomphant sépare les bons et les mauvais, ceux qui vont au paradis et les autres destinés aux flammes éternelles de l’enfer. Le jugement dernier peut vouloir dire l’ultime parcours de l’homme dans son existence. Toute sa vie il aura été jugé, évalué, pesé. Dès la première petite enfance nous sommes jaugés, examinés. L’homme est le plus souvent jugé sur ces faits, ce que l’on montre de l’extérieur parle davantage que notre intimité secrète. Les prisonniers que je peux côtoyer tous les jours estiment que, à la vue de leur casier judiciaire, ils n’ont pas tellement plus de chance à ce jugement qu’aux précédents. Certes nous pouvons attendre ce jugement en espérant qu’il sera parfaitement juste et qu’il saura faire la différence entre nos actes parfois malheureux et notre être profond qui recèle sans doute une certaine bonté qu’il suffirait de révéler. On ne connait absolument pas les modalités de ce jugement. Martin Luther a bien connu ces tourments devant le jugement de Dieu. Mais en lisant l’Epitre aux Romains, surprise !! Paul écrit dans cette épître : « Dieu a rendu tous les hommes prisonniers de la désobéissance afin de leur montrer à tous sa pitié »  (Rom 11,32). Nous sommes tous désobéissants à la volonté de Dieu, tous dans le péché, mais Dieu veut sauver tous les hommes ! C’est le salut universel ! Si Dieu veut sauver tous les hommes à quoi cela sert de vouloir séparer les boucs et les brebis ou le bon grain de l’Ivraie.

A part pour certains groupes extrémistes qui malheureusement causent énormément de dégâts, la question sur le jugement dernier ne fait plus recette. L’espérance de vie dans nos sociétés occidentales qui va jusqu’à 80 ans pour les femmes permet à la vie sur terre d’être pleinement remplie. Le salut ne se pense plus en termes d’urgence métaphysique qui donnerait un sens à notre vie. Et puis chacun est occupé par sa vie quotidienne : maintenir son emploi, sa santé… Les perspectives de salut s’universalisent même en quittant la sphère individuelle pour devenir un thème général de sauvegarde de la planète.

Le jugement de Dieu est une idée inscrite dès le premier chapitre de la Genèse, lorsque Dieu chasse Adam et Eve du jardin d’Eden, condamnant l’homme au travail de la terre et au retour à la poussière. Beaucoup de textes bibliques nous content les désobéissances de l’homme à l’égard de Dieu, évoquent le jugement de Dieu, les punitions et aussi toujours la possibilité d’un revirement, d’une conversion et d’un retour.

Dans l’AT le jugement de Dieu intervient durant la vie terrestre et souvent pour l’ensemble du peuple d’Israël. C’est ainsi que Dieu, après avoir puni son peuple en le laissant écrasé et emmené en exil à Babylone, promet, par la bouche d’Ezechiel, de lui venir en aide, d’être son berger protecteur et de le ramener dans son pays.

Dans le NT, des hommes comparaissent devant Dieu pour rendre des comptes. Le retour du Fils de l’homme sera l’occasion de juger l’humanité. Le livre de l’Apocalypse développe cette vision, celle de toutes les nations arrivant des quatre coins de l’horizon devant Dieu pour être jugées.

Matthieu est le seul évangéliste à présenter la possibilité d’un salut individuel. Le Dieu berger qui protège son peuple, mais aussi chaque individu, est un Dieu qui juge les nations mais aussi chaque personne en fonction de leur propre vie.

Comme tous les jugements humains, le jugement divin opère d’abord une séparation, un tri : les moutons (les bénis) à droite, les chèvres (les maudits)  à gauche. Les bons rentreront dans le Royaume, les méchants iront dans « le feu éternel préparé pour le diable et ses anges ». Les critères de sélection sont dans ce texte uniquement l’expression de la compassion envers son prochain et non le respect de quelques règles religieuses ou rituelles. Qui a donné aux plus démunis, à ceux qui ont faim et soif, qui a été visité les prisonniers et les malades ? Tous ceux qui ont vu la présence de Dieu dans le visage des plus pauvres et démunis de notre société.

Pouvons-nous aller jusqu’à dire que celui qui a donné ne serait-ce qu’un verre d’eau à quelqu’un dans sa vie sera accueilli à sa grande surprise dans le Royaume de Dieu et que celui qui a négligé une fois de donner un verre d’eau sera jeté dans le feu éternel.  Il est à peu près clair que chaque personne est concernée par les deux cas de figure. Nous sommes tout à la fois celui qui donne et celui qui passe sa route devant la misère du monde.

Le jugement de Dieu c’est en quelque sorte l’amour. Evidement dans le texte, nous voyons que le bien, c’est de nourrir, visiter, libérer, même le plus petit, le plus misérable. Dieu est le premier et sans doute le seul à vraiment agir comme cela puisqu’il est le bien ultime. Alors si quelqu’un, par exemple, était incapable de faire même le plus petit acte de bonté durant toute sa vie, ne serait-il pas lui aussi le plus petit dont parle le texte, il serait étranger à Dieu, alors Dieu irait le visiter ce plus petit d’entre les petits, ce misérable d’entre les misérables. Tous les jours les aumôniers de prison rencontrent des hommes et des femmes qui ont posé des actes monstrueux et bien Dieu les visite pour tenter de l’aider. Et dans le cas où cet homme ou cette femme persisterait à ne pas accepter sa nourriture, sa libération ou son accueil, jamais Dieu ne cesserait de le visiter, de proposer, de pardonner, et d’ouvrir sa porte.

Je ne sais pas si cette parole est anachronique pour notre texte mais pourrions-nous dire que le jugement de Dieu c’est l’amour. Il nous offre dès aujourd’hui d’être débarrassé de ce qui est chèvre en nous pour que la brebis puisse s’épanouir. Oui aujourd’hui de quoi voulons nous être libérés. Qu’est ce qui encombre notre cœur et notre esprit et, sans se glorifier de notre péché, nous viendrons tout simplement le déposer devant Dieu pour qu’il se charge de notre fardeau.

Rendre service à ceux qui en ont besoin c’est bien mais ne faisons pas dépendre la vie éternelle de ce que nous avons été bon une fois dans notre vie (ou tous les jours, cela revient au même) car alors quel jugement porter sur ceux qui ne peuvent pas l’être, des êtres en détresse ou des êtres sans compassion, sans empathie.

L’Evangile ne dit pas cela, car il dit que notre dignité nous est offerte de plein droit par Dieu lui-même. Nous n’avons pas à mériter notre droit de vivre, ni en ce monde, ni dans l’autre monde.

Toute personne est pour Dieu un enfant qu’il aime et à qui il adresse une vocation, en chacun. Il y a donc un petit, parfois tout tout petit frère ou sœur en Christ, au moins comme une espérance, comme une vocation, puisqu’il est aimé et a été appelé par Dieu à être d’une certaine façon une source de lumière et de vie.

Servir les petits d’entre les frères du Christ ce n’est pas simplement donner des coups de main de temps au temps à telle ou telle organisation caritative mais c’est garder et chercher à réveiller le meilleur de chacun, à nourrir ce meilleur, à le visiter, à le soigner, le libérer.

Comment pourrions-nous alors faire cela ? Nourrir, libérer, ressusciter le Christ en l’homme ?

Il faudrait donc se mettre en situation de recevoir cette dynamique de vie qu’est Dieu. C’est cette dynamique d’évolution qui fera naître et grandir notre capacité à aimer et à être à notre tour pour l’autre une présence qui aime, qui purifie, qui nourrit le meilleur et qui l’appelle à se lever.

Cette attente ne durera pas puisque le fils de l’homme est déjà là : « Lorsque le Fils de l’homme viendra », ce n’est pas un futur qu’il y a dans le texte grec mais un subjonctif que l’on peut traduire pas : « chaque fois que le Fils de l’homme vient dans sa gloire ».

Cette vie éternelle est donc pour aujourd’hui et pour demain. Nous sommes rendus vivants par cette extraordinaire dynamique qu’est la présence créatrice de Dieu dans le plus petit de ses enfants.

Amen

Confession de foi

Eclairés et rassemblés par la Parole de Dieu, nous affirmons notre foi: Je crois que je ne puis, par ma raison et mes propres forces, croire en Jésus-Christ, mon Seigneur, ni venir à lui. Mais c’est le Saint-Esprit qui m’a appelé par l’Evangile, m’a éclairé de ses dons, m’a sanctifié et m’a maintenu dans la vraie foi, de même qu’il appelle, assemble, éclaire, sanctifie toute l’Eglise sur la terre et la maintient, en Jésus-Christ, dans l’unité de la vraie foi. C’est lui qui me remet, chaque jour, pleinement tous mes péchés, ainsi qu’à tous les croyants; c’est lui qui, au dernier jour, me ressuscitera, moi et tous les morts, et me donnera, ainsi qu’à tous les croyants en Christ, une vie éternelle. Ceci, en toute certitude, est vrai. Amen

Prière d’intercession

Père Rassemblés devant toi, nous te présentons notre monde. Nous te prions pour tous ceux que tu nous mets en mémoire. Que ta volonté soit faite. Nous te remettons tous les peuples de la terre, tous ces êtres humains que tu considères comme tes enfants. Que la lumière illumine les temps à venir! Que ta Parole retentisse pour annoncer ta Paix! Nous te remettons celles et ceux qui ont dit oui à ton appel, et qui témoignent de ton amour là où ils se trouventQue chacun reçoive de toi force et joie pour accomplir sa mission, particulièrement dans les lieux où règnent la guerre et la violence. Nous te remettons chaque personne en souffrance, chaque être humain habité par le désespoir et le chagrin, car tu ne prends pas seulement soin de ton peuple, mais de toute créature. Soutiens le malade et le mourant, et donne-nous la parole qui exprime ce soutien! Accompagne l’endeuillé et rends-nous présent à sa peine! Encourage le chômeur, celui qui se sent inutile, oublié, et apprends-nous à partager son souci! Conduis tous les enfants dans l’Espérance, par ton Esprit, et aide-nous à transmettre ta promesse avec fidélité! Dispense ta sagesse à tous les responsables politiques, économiques et sociaux et fais de nous des citoyens attentifs, constructifs, qui mettent l’Evangile au coeur de leur vie et du monde. Nous te remettons celles et ceux qui nous sont chers, qui nous sont proches:que nous vivions avec eux dans la compréhension et l’amour. Amen

Notre Père qui es aux cieux……….

Bénédiction/envoi

Le royaume de Dieu n’est pas loin, il est là, à portée de notre regard, de nos mains, de notre cœur. Il s’écrit avec les mots de l’Evangile : Le mot paix : “Que la paix soit avec vous.” Le mot amour : “Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés.” Le mot pardon :”Père, pardonne-leur.” Que la paix de Dieu vous construise. Que son amour vous guérisse. Que son pardon vous réjouisse. Amen

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