Culte du dimanche 13 septembre
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Bonjour à vous qui prenez le temps de partager ensemble ce moment de respiration et de ressourcement. Que vous soyez inquiet ou détendu, fatigué ou reposé, en souffrance ou le cœur léger, nous voici en communion les uns avec les autres, dans la prière, la louange et l’écoute d’une Parole qui renouvelle ce qu’il y a de plus vivant en nous. Que le Seigneur éclaire le chemin où nous marchons, qu’il réchauffe nos cœurs en attente de tendresse et de réconfort, qu’il nous rassemble dans une bienfaisante amitié qui nous aide à porter un regard de confiance sur les jours qui viennent.
La grâce et la paix vous sont données de la part de Dieu le Père et du Seigneur Jésus-Christ Cette parole que nous utilisons comme salutations d’ouverture à nos cultes, vous semble peut être décalée en ces temps de crises et d’épreuves de toutes sortes. Ne sommes-nous pas submergés par un flot de nouvelles alarmistes et déstabilisantes qui se déverse chaque jour ? Elles sont comme autant de vagues incessantes qui nous plongent dans le désarroi, l’angoisse ou la révolte. Alors comment parler de paix, comment espérer des jours meilleurs alors que nous ne trouvons pas de réponses à nos « pourquoi » et « jusqu’à quand ». Nous ne sommes bien sûr pas les premiers à interroger le ciel, face aux évènements dramatiques, aux injustices, aux violences qui sont le lot de notre humanité depuis la nuit des temps. Voici comment priait Habakuk, il y a plus de 2000 ans. Nous trouvons ce texte dans la Bible, au 1er chapitre du livre portant son nom. Cela pourrait-être notre prière, auj.
« Jusqu’à quand, Seigneur, vais-je t’appeler au secours sans que tu m’écoutes, et vais-je crier à la violence sans que tu nous en délivres ? Pourquoi me fais-tu voir tant d’injustice ? Comment peux-tu accepter d’être spectateur du malheur ? Autour de moi je ne vois qu’oppression et violence… le méchant l’emporte sur le juste et les jugements sont faussés. Voici ce que je veux repasser dans mon coeur, voici ce qui me donnera de l’espérance : les bontés du Seigneur ne sont pas épuisées, elles se renouvellent chaque matin ! O que ta fidélité est grande, en toi Seigneur est notre espérance…» (Hab 1, 2-4)
Avec le pasteur Dietrich Bonhoeffer, nous prions :
O Dieu, je t’invoque dès l’aube. Aide-moi à prier. En moi tout est sombre, mais en toi est la lumière. Je suis seul mais tu ne m’abandonnes pas ; je suis sans courage mais le secours est en toi ; je suis inquiet mais la paix est en toi ; en moi habite l’amertume, mais en toi la patience ; je ne comprends pas tes voies, mais tu connais mon chemin. Seigneur Jésus Christ, tu étais pauvre, prisonnier, abandonné comme moi. Si personne ne viens me secourir, toi, tu restes avec moi, tu ne m’oublies pas et tu me cherches, tu veux que je te reconnaisse et que je me tourne vers toi. Seigneur, j’entends ton appel ; je viens au-devant de toi; aide-moi, fortifie-moi, renouvelle mon espérance et ma joie de t’appartenir et de pouvoir vivre en ta Présence.
Confiance :
voilà l’une des traductions du terme hébreu « Emouna », que nous nommons habituellement : la foi. Car la foi n’est pas « croyance ». La foi, c’est : mettre sa confiance en Dieu. S’en remettre à Lui pour toute notre vie. Oui, c’est en mettant sa confiance en Dieu que l’on reçoit ce que Dieu a déjà pourvu pour l’humanité. Car Dieu aime l’humanité et il l’a déjà secourue. Il s’est abaissé en prenant corps humain. Dans la personne de Jésus Christ, il a subi la vie des humains, leurs souffrances, leurs tourments et même l’injustice, la torture et la mort.
Fort de cette confiance, si nous lui remettions tout à nouveau nos vies et celles de ceux pour qui nous nous inquiétons, Si nous lâchions prise ? Si nous osions à nouveau lui adresser cette prière d’abandon et de remise de nos vies : Seigneur, Dieu, tu sais nos souffrances, nos inquiétudes et nos révoltes. Tu entends nos questionnements, tu vois notre perplexité et notre colère devant les injustices et les malheurs qui touchent tant d’êtres humains, devant l’arrogance de ceux qui fomentent le mal, la violence et le meurtre. Pardonne-nous les pensées de haine, les volontés de vengeance qui nous assaillent parfois. Délivre-nous. Nous invoquons ton secours pour l’humanité souffrante et te prions pour la paix, partout où sévit la guerre et la violence. Accorde-nous cette confiance en toi, qui est source d’apaisement Accorde-nous d’accepter avec foi ce que tu as accompli pour nous en Jésus-Christ : le salut, la vie qui ne finit jamais. Que ta bénédiction nous fasse du bien, qu’elle nous accorde ta paix et ton réconfort en Jésus-Christ notre Sauveur et Seigneur.
Prière : Seigneur, nous t’en prions, viens éclairer nos routes par ta parole. Tu le sais bien, trouver notre chemin, savoir quelle direction nous devons prendre, ce n’est pas simple pour nous. Parfois, nous avons même le sentiment d’être complètement perdus. Alors ce matin, montre-moi ton amour, car je veux avoir confiance en toi. Fais-moi connaître le chemin à suivre, car je me tourne vers toi. Je veux me réfugier auprès de toi, Seigneur, délivre-moi de tout ce qui me fait peur, de tout ce qui pèse sur mes épaules comme un fardeau trop lourd. Que ton pardon me renouvelle. Que ta bienveillance me réconforte. Je veux le redire ce matin : C’est Toi qui es mon Dieu, apprends-moi à faire ce qui te plaît. Que ton Esprit me guide avec bonté ! Tu es mon secours, ma lumière, mon sauveur, mon ami. Amen
Luc 15, 1…32 Les publicains et les pécheurs venaient tous à Jésus pour l’écouter. Les pharisiens et les scribes récriminaient contre lui : « Cet homme fait bon accueil aux pécheurs et mange avec eux ! » Alors Jésus leur dit cette parabole : « Si l’un de vous a cent brebis et en perd une, ne laisse-t-il pas les quatre-vingt-dix-neuf autres dans le désert pour aller chercher celle qui est perdue, jusqu’à ce qu’il la retrouve ? Quand il l’a retrouvée, tout joyeux, il la prend sur ses épaules, et, de retour chez lui, il réunit ses amis et ses voisins ; il leur dit : ‘Réjouissez-vous avec moi, car j’ai retrouvé ma brebis, celle qui était perdue !’ Je vous le dis : on se réjouira de même dans le ciel pour un seul pécheur qui se convertit, plus que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n’ont pas besoin de conversion.
Ou encore, si une femme a dix pièces d’argent et en perd une, ne va-t-elle pas allumer une lampe, balayer la maison, et chercher avec soin jusqu’à ce qu’elle la retrouve ? Quand elle l’a retrouvée, elle réunit ses amies et ses voisines et leur dit : ‘Réjouissez-vous avec moi, car j’ai retrouvé la pièce d’argent que j’avais perdue !’ De même, je vous le dis : on se réjouit chez les anges de Dieu pour un seul pécheur qui se convertit. »
Jésus dit encore : « Un homme avait deux fils. Le plus jeune dit à son père : ‘Père, donne-moi la part d’héritage qui me revient.’ Et le père fit le partage de ses biens. Peu de jours après, le plus jeune rassembla tout ce qu’il avait et partit pour un pays lointain, où il gaspilla sa fortune en menant une vie de désordre. Quand il eut tout dépensé, une grande famine survint dans cette région, et il commença à se trouver dans la misère. Il alla s’embaucher chez un homme du pays qui l’envoya dans ses champs garder les porcs. Il aurait bien voulu se remplir le ventre avec ce que mangeaient les porcs, mais personne ne lui donnait rien. Alors il réfléchit : ‘Tant d’ouvriers chez mon père ont du pain en abondance, et moi, ici je meurs de faim ! Je vais retourner chez mon père, et je lui dirai : Père, j’ai péché contre le ciel et contre toi. Je ne mérite plus d’être appelé ton fils. Prends-moi comme un de tes ouvriers.’ Il partit donc pour aller chez son père. Comme il était encore loin, son père l’aperçut et fut saisi de pitié ; il courut se jeter à son cou et le couvrit de baisers. Le fils lui dit : ‘Père, j’ai péché contre le ciel et contre toi. Je ne mérite plus d’être appelé ton fils…’ Mais le père dit à ses domestiques : ‘Vite, apportez-lui le plus beau vêtement pour l’habiller. Mettez-lui une bague au doigt et des sandales aux pieds. Allez chercher le veau gras, tuez-le ; mangeons et festoyons. Car mon fils que voilà était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé.’ Et ils commencèrent la fête. Le fils aîné était aux champs. A son retour, quand il fut près de sa maison, il entendit la musique et les danses. Appelant un des domestiques, il lui demanda ce qui se passait. Celui-ci répondit : ‘C’est ton frère qui est de retour. Et ton père a tué le veau gras, parce qu’il a vu revenir son fils en bonne santé.’ Alors le fils aîné se mit en colère, et il refusait d’entrer. Son père, qui était sorti, le suppliait. Mais il répliqua : ‘Il y a tant d’années que je suis à ton service sans avoir jamais désobéi à tes ordres, et jamais tu ne m’as donné un chevreau pour festoyer avec mes amis. Mais quand ton fils que voilà est arrivé, après avoir dépensé ton bien avec des filles, tu as fait tuer pour lui le veau gras !’ Le père répondit : ‘Toi, mon enfant, tu es toujours avec moi, et tout ce qui est à moi est à toi. Il fallait bien festoyer et se réjouir ; car ton frère que voilà était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé.’ »
Le texte de ce dimanche pourrait s’intituler « le chant de la tendresse de Dieu » qui se manifeste tout spécialement dans le pardon… Dans le psaume 50, nous retrouvons cette tonalité, déclinée sous forme de prière ; «Donne-nous, ô Père, la joie du pardon ». A y regarder de près on s’aperçoit que le ciel de Jésus n’est pas le ciel des comptables de la Loi pour les purs et pour les « parfaits », mais le ciel de pécheurs convertis et pardonnés… Louis Evely disait : « Vous irez au ciel non pas parce que vous serez contents de vous, mais parce que vous serez contents de Dieu. »
Les pharisiens, qui se plaignaient du fait que Jésus mangeait avec les pécheurs, n’étaient pas contents du Dieu que leur présentait Jésus. Ils croyaient que les gens religieux devaient se séparer non seulement du péché mais aussi du pécheur. Ils prêchaient la ségrégation alors que Jésus prônait l’association. Les scribes et les pharisiens préconisaient l’hostilité alors que Jésus croyait en l’hospitalité. Au lieu de s’éloigner des pécheurs, le Seigneur se rapprochait d’eux et mangeait à leur table. Dans l’évangile d’aujourd’hui, le Christ invite ses critiques à changer leur attitude envers les pécheurs. Leur tendre la main ressemble plus à Dieu que se tenir loin d’eux. Devant la femme adultère, Jésus avait proposé la solution suivante : que celui d’entre vous qui n’a jamais péché lui lance la première pierre; ils avaient parfaitement compris, et ils s’étaient retirés, les uns après les autres, en commençant par les plus vieux… (Jn 8, 7-9).
« Dieu ne veut pas la mort du pécheur, mais qu’il se convertisse et qu’il vive » (Éz 33, 11). Dieu est le Père de tous et il ne marginalise personne. Il se réjouit lorsqu’un pécheur est sauvé et le restaure à sa dignité de fils ou de fille de Dieu. Dans la parabole de l’enfant prodigue, le père établit de nouveau la relation filiale avec son fils perdu : « Celui-ci est mon fils qui était mort et il est revenu à la vie; il était perdu et il est retrouvé ». Celui qui avait claqué la porte et avait cru pouvoir trouver le bonheur loin du foyer paternel s’attendait à beaucoup moins de la part de son père !
Pour ce qui est du frère aîné, il est perdu lui aussi. Lorsqu’il revient des champs et entend la musique, il refuse de rencontrer son frère et de se joindre au festin. Il humilie publiquement son père devant tout le village, en l’accusant d’injustice et de faiblesse.
De nouveau, le père traite ce fils perdu avec tendresse et humilité. La différence entre le plus vieux et le plus jeune fils est leur façon de réagir à la bonté du père. Le père, contrairement au fils qui retourne des champs, s’intéresse moins à la culpabilité de ses fils qu’à leur retour à la famille et à la joie d’être aimés. Dieu est pour nous un père et il nous offre continuellement « un nouveau départ ». Nous ne pouvons pas changer le passé, mais nous pouvons toujours devenir de nouveau des fils ou des filles de Dieu : « Mon fils que voilà était perdu et il est retrouvé; il était mort et il est revenu à la vie ». Ce qui frappe, dans les paraboles d’aujourd’hui, c’est l’opposition entre le rejet de Dieu par les deux fils et la joie débordante de la conversion. Nous avons là une image du Royaume de Dieu beaucoup plus séduisante que celle d’une froide constatation de nos vertus et de nos mérites. Le publicain, debout en avant du temple, tout plein de lui-même et de ses vertus, rendait gloire à sa supposée perfection plutôt qu’à Dieu : « Je te rends grâce de ce que je ne suis pas comme le reste des hommes, qui sont rapaces, injustes, adultères, ou bien encore comme ce publicain…» (Lc 18, 11). Non, le ciel de Jésus n’est pas le ciel des comptables de la Loi pour les purs et pour les « parfaits », mais le ciel des pécheurs convertis et pardonnés… C’est un ciel beaucoup plus attrayant que celui des pharisiens, un ciel où il y a toujours de la place pour chacun et chacune d’entre nous.
Confession de foi…
Je crois au Dieu de la vie… Malgré les peines et les souffrances, il suscite l’espérance. Malgré l’échec et les peurs, il conduit vers la liberté. Malgré les haines et les guerres, il créé la réconciliation et la paix.
Je crois au Dieu de la vie… Malgré nos refus et nos indifférences il rend possible la rencontre et l’amour. Malgré nos défaillances et nos incrédulités, il donne sens à la vie. Malgré la mort qui est en nous et autour de nous, il nous fait ressusciter chaque jour à la suite du Christ, qui a ouvert pour tous un chemin de vie en plénitude.
Prière d’intercession Seigneur, tu es ce grain d’amour qui ne peut se garder lui-même, qui tombe en terre et s’offre. Parole de vie qui prend racine dans notre monde, tu prends appui sur nous, si fragiles, si vulnérables, pour porter du fruit pour l’humanité tout entière. Merci pour ton geste large de Semeur, qui veille à ce que du grain tombe dans le moindre recoin de cette terre. Merci de cette confiance pleine d’espérance que tu places en nous. Donne à ton Eglise de savoir s’émerveiller chaque jour de cette largesse et d’y trouver le moteur de son engagement au service de la Vie, dans les moindres recoins de nos lieux de vie. Que celles et ceux qui sont en deuil, dans le doute, la souffrance, le désespoir, la solitude, la maladie ou la lutte pour la vie, voient jaillir, là où ils sont, des paroles et des gestes porteurs d’apaisement. Que celles et ceux qui ont des projets d’avenir ou qui sont dans la joie et la santé soient renouvelés dans leurs forces et leur espérance. Et toutes les prières que nous avons encore pour nous-mêmes, pour nos proches ou pour le monde, nous les rassemblons dans la prière que Jésus nous as enseignée…
Bénédiction
Que le Seigneur vous bénisse et vous garde ! C’est lui qui remplira vos cœurs de joie, d’espérance et d’amour, afin qu’à votre tour vous puissiez déborder de joie, d’espérance et d’amour pour vous-mêmes et pour le monde, en Jésus-Christ, le Vivant, et par le Saint Esprit qui donne et renouvelle la vie. Amen ! Bon dimanche à chacun(e) !