Si Dieu aime les ânes, nous avons une chance!
Je me suis promis de faire un jour le chemin de Stevenson en Cévennes avec un âne car il paraît que c'est très profitable. La Bible ne s'y est pas trompée, elle tient l'âne en haute estime. Robustesse et clairvoyance sont ses traits de caractère ! Relisez pour vous en convaincre cette histoire de chemin compliqué où Balaam et son ânesse entrent en grande discussion (Nombres 22) !
A ceux encore qui se demanderaient pourquoi le Messie n’est pas monté sur un cheval, monture des rois, la Bible répond que « Le cheval est impuissant pour assurer le salut, et toute sa vigueur ne donne pas la délivrance. » (Psaume 33.17)
Voilà pourquoi le Seigneur a besoin d’un âne. Parce qu’il renonce résolument aux deux caractéristiques qui font les rois de ce monde : la distance et la puissance. En montant sur cet âne, il met en scène une messianité nouvelle, proche des hommes, des pauvres, des foules. Sa messianité prend l'allure d'une marche non-violente vers un exercice du pouvoir sans précédent : le pouvoir du renoncement au pouvoir.
En Jésus, Dieu dévoile son besoin aux hommes. Il les prie de lui trouver un âne pour lui permettre d’aller au bout de son chemin. Chemin de souffrance et de salut pour notre humanité. Tel est le Dieu révélé par l'évangile des Rameaux : il lie son destin à celui d’un homme monté sur un âne ; il monte à Jérusalem sur la monture des pauvres et des laissés pour compte.
Désormais, partout où l’un d’entre nous transformera un rapport de force en un rapport fraternel, c’est le Christ, monté sur son âne, qui viendra de passer par là ! A chaque fois qu’au lieu de rendre le mal pour le mal, l'on bénira, chantera « Hosanna ! », priera pour la paix, Christ viendra de faire une entrée triomphale dans une place forte et des murailles auront été abaissées !
C’est cela l’évangile des Rameaux : retrouver Jésus monté sur son âne et le laisser entrer au plus profond de nos vies ; et là, l’écouter nous dire, j’ai besoin de toi. Amen !