Petit historique
Quand Christine, mon épouse, et moi sommes arrivés au Liban en août 2013, nous avons pris conscience du désastre humanitaire que représentait la guerre civile en Syrie. Des femmes et des enfants plein les rues tendant les mains pour un sandwich, une pièce... Ils ont été jusqu'à 1 500 000 personnes à quitter leur pays pour trouver refuge au Liban. Et même si les TV martèlent que la guerre est finie et que les réfugiés peuvent rentrer chez eux, les perspectives sont loin d'être prometteuses. Agglutinés dans la banlieue sud de Beyrouth ou aux abords des villages de la plaine de la Bekaa, les familles syriennes sont toujours là, survivant en attendant des jours meilleurs.
Ces jours meilleurs, ou moins pires, pouvaient être imaginés sans attendre la fin de la guerre. Nous avons ainsi conçu ce programme de parrainage d'enfants réfugiés, destiné à soulager la détresse psychologique et sociale de ces enfants traumatisés par la guerre - pas quelques séances de soins palliatif, mais une vraie chance offerte pour échapper au syndrome de la génération sacrifiée.
L'enfant parrainé serait accueilli 3 fois par semaine au centre AMEL de la banlieue sud de Beyrouth. L'association AMEL ("ceux qui font"), ONG non confessionnelle et apolitique, et son charismatique président le Docteur Kamel Mohanna nous donna avec la confiance les moyens de mettre en oeuvre notre projet : locaux, transport urbain et une équipe complète d'animateurs, psychologue et assistance sociale). Au programme : suivi psychologique des enfants, activités socialisantes (théâtre, cirque, chant) et soutien scolaire.
Après une première année de lancement un peu poussive, nous avons vu notre réseau de parrains-marraines français s'étoffer jusqu'à réunir, depuis 2015, entre 150 et 180 parrainages ! Très vite, la Fédération protestante de France a mis à disposition sa Fondation du protestantisme pour centraliser les donations et délivrer des reçus fiscaux. Depuis, notre projet de parrainage a fait tâche d'huile, puisque près de 450 enfants sont aujourd'hui parrainés à Beyrouth par diverses ONG, ambassades ou groupes de donateurs dans les centres d'accueil AMEL.