Il faudra s'y résoudre les amis... Cette année, les SDL arriveront à coup de lance pierres ! Je vous passe les explications. Mais ce sera à chaque avec un immense plaisir.
Trésors de fin d’épître
Les derniers chapitres des lettres de Paul aux Eglises sont souvent consacrés à des questions pratiques ou personnelles, à des exhortations à vivre en chrétiens ; des salutations, des remerciements et des bénédictions.
On serait tenté de passer un peu vite sur ces fins d’épîtres considérant que les contenus doctrinaux qui forment le corps de la lettre, comme la justification par la foi dans l’épître aux Romains, le rôle du Saint-Esprit dans Galates, l’Eglise, chez les Corinthiens, la providence divine chez les Éphésiens, la joie chez les Philippiens, etc., sont les questions principales.
Ce serait une erreur. Les fins d’épîtres traduisent de manière concrète ce que l’enseignement théorique a développé plus haut.
C’est exactement ce qui se passe ici. Paul a parlé dans les premiers chapitres de l’importance de vivre joyeusement la communion fraternelle EN Christ ! Ce Christ qui s’abandonne à la vocation que Dieu lui adresse, faisant l’expérience du dépouillement total sur la croix (Phil 2.6-11).
Pour conclure, il appelle ses amis de Philippe à vivre la joie fraternelle, la joie à l’épreuve des réalités. Et la réalité la plus éprouvante de toute pour la joie : c’est l’argent !
"Donnez, donnez, do-o-nnez !"
Certains membres de l’Eglise de Philippe se sont saignés pour permettre à l’apôtre de vivre dignement. Paul écrit ces mots en prison. Il est reconnaissant pour ces dons philippiens apportés par son ami Epaphrodite. Mais il saisit l'occasion de la reconnaissance, pour approfondir le sens théologique de l’offrande.
Paul ne dit pas comme l’Ecclésiaste : « Jette ton pain à la surface des eaux et avec le temps, tu le retrouveras » (Ecc 11.1), ou : « Donnez et vous recevrez ! », comme certains prédicateurs évangéliques sud-américains grands abuseurs de la crédulité et de la misère de leurs fidèles.
Paul dit : « Mon Dieu comblera tous vos besoins selon sa richesse, dans la gloire, en Jésus-Christ. » La richesse de Dieu, voilà ce qui est promis. Quelle est-elle ? Sont-ce des millions à la banque ? Est-ce la réussite sociale ? Pas nécessairement. Toute la richesse de Dieu nous est données dans la personne du Christ.
De quoi sommes-nous riches ?
La richesse selon l’Evangile, ce n’est pas quelque chose, c’est Quelqu’un. Nous n’avons besoin de rien d’autre que de Jésus, le Christ. C’est lui l’offrande de Dieu aux hommes. En lui nous avons tout ! Dans le besoin comme dans l’abondance, la présence du Christ donne sens à notre vie, elle nous comble de cette richesse spéciale dont Dieu veut que nous soyons riches. Dans la présence du Christ, le riche n’est pas angoissé ou jaloux de sa richesse, il devient reconnaissant, libre et généreux. Le pauvre n’est plus amer ou frustré de sa pauvreté ; il ne louche pas vers les biens du riche, mais il se confie en Dieu. Il est reconnaissant du peu qu’il a et se réjouit de la présence du Christ à ses côtés ; il vit de la grâce.
Par la foi, nous recevons non seulement un cœur nouveau mais aussi des mains pour partager, pour apprendre le don joyeux, le don gratuit, accueillir ceux qui n’ont rien, et partager le peu ou le beaucoup que nous avons.
Comme les hébreux ont reçu la manne dans le désert, de la main même de Dieu, ainsi est la richesse de Dieu pour le monde aujourd’hui : "Le pain du ciel passe maintenant par nos mains, il ne tombe plus la nuit", écrivait joliment le pasteur Maillot. Mais quoique nous fassions, quelle que soit l’importance ou l'indigence de notre offrande, Paul nous rappelle quelle trouve sa source en Dieu seul.
Dans le dernier numéro du Levant, journal de l’Action Chrétienne en Orient, il m'a été demandé de témoigner comme pasteur au Liban. Je vous laisse avec ça...