Inversion des rôles
Imaginons que la femme ne représente plus Dieu en quête de l’homme mais l’homme en quête de Dieu. Effet immédiat : la pièce d’argent cachée n’est plus nous, mais Dieu. [On me dira que j'ai subtilement remis la femme à la cuisine... Mais là n'est pas la question !] Sa méthode en trois actions est redoutable d'efficacité. Trouver Dieu en trois points !
Lampe
Le premier moyen qu'elle se donne pour trouver Dieu, c’est une lampe bien sûr ! Dans la poésie biblique, la lampe représente la Parole de Dieu. « Tu es une lampe à mes pieds, une lumière sur mon sentier » (Psaume 119).
La parole de Dieu nous donne des clés d'interprétation du monde. Elle dénonce les paradis et les enfers imaginaires et nous montre le chemin de la vie selon Dieu. Elle n’est pas un livre de recettes ou un code de bonne conduite. Quand Jésus se présente à nous comme la lumière du monde, il se fait compagnon de route. Sa présence éclaire nos vies, nos zones d’ombres : par sa lumière nous voyons la lumière ; nous voyons nos vies avec moins de complaisance ou plus de compassion, c'est selon.
Balai
La seconde chose que fait la femme, c’est de balayer ! Une fois la lumière de Dieu jetée sur nos vies, nous voyons ce qu’il faut changer. C’est l’heure du grand ménage ! La lecture de la Bible, vivifiée en nous par l’Esprit saint, nous pousse au changement. Nos vies sont vivantes (!), c’est à dire faites pour le progrès, pour la conversion. L'inertie n'est pas seulement contre-productive, elle est contre-vocationnelle ! Que ferons-nous de ce capital de 28200 journées (vision optimiste de 80 années) ? Du copié-collé d'une journée sur l'autre ? Ferons-nous tourner les acquis, les savoir faire ? Ressasserons-nous les mêmes lectures du monde, de Dieu et des autres ? Nous laisserons-nous enfermer dans les même esclavages ? 28200 fois ?! La femme au balai a décidé d'en découdre avec l'ordre établi, elle retourne sa maison !
Recherche
La troisième chose que fait la femme, c’est de chercher sa pièce. Elle ne perd pas de vue le but. Une fois qu’elle a mis un peu d’ordre dans sa vie, une fois allégée des inerties inutiles, elle peut se mettre en route vers le but, Dieu. Le tout n’est pas d’avoir une vie en ordre, une Eglise sympa ou de connaître la Bible par-cœur : c’est d’avoir Dieu pour ami, tous les hommes pour frères et de vivre sous la grâce ! "Je me laisserai trouver par celui qui me cherche ; cherchez et vous trouverez » : les Écritures ne nous enferment pas dans la lettre d'une révélation immobile et d'une lecture fondamentaliste, elles nous montrent Dieu là où nous n’aurions pas l’idée de le chercher. Il n'est pas dans les temples faits de mains d'hommes, écrit Paul. Il est le Dieu qui se cache, selon le prophète Esaïe. Et encore, selon le Livre des Rois, il n’est ni dans le feu ou le tremblement de terre mais dans le murmure doux et léger. La Bible nous présente un Dieu étonnant qui ne se confond pas avec les dieux prévisibles dans leur désir de toute-puissance ou leurs exigences sacrificielles. L'Évangile est comme un trésor caché qu'il faut sans cesse retrouver.
Y a de la joie !
Nous sommes appelés à imiter cette femme, allumant sa lampe, nettoyant sa maison et cherchant sa pièce. Elle aurait pu se contenter de ses acquis, du confort représenté par ses 9 autres pièces et se dire que finalement une pièce de moins, ce n’est pas si grave. Mais elle a choisi de retourner sa vie pour trouver ce qui était caché et qui fait maintenant toute sa joie. Et ce n’est pas une joie solitaire. La femme réunit ses amies et raconte ce qui lui est arrivé. La vie chrétienne, comme la vie d'Eglise, ne sont pas des forteresses religieuses, mais des lieux de partage, d’ouverture et de joie. Que votre quête de Dieu vous remplisse de la joie du Dieu qui se cache et qui se laisse trouver. AMEN !
